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37^ème édition Jazz à Vienne :

Ce qu'il s'est passé le dimanche 9 juillet 2017

 

 

Le croquis de François Robin

Youn Sun Nah

Voir le blog de François Robin

Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane

 

Sur la scène de Cybèle

Big band du Conservatoire de Belfort

C'est une première à Cybèle pour ce big band du conservatoire de Belfort. Pour l'occasion il nous a concocté une relecture du disque de jazz le plus vendu de l'histoire "Kind of blue" de Miles Davis (1959) dont chaque morceau est devenu un classique joué et rejoué. Pas une mince affaire que de le transposer pour un big band. Julien Lhuillier et ses musiciens s'en sort avec les honneurs, bien aidé par le soliste invité Jean-Claude André à la trompette.

Pascal Derathé & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

Swing Brosse System

Où l'on retrouve la famille du Swing Brosse System quittée la veille au Kiosque mais dans un répertoire plus bop. La veille au soir Odensson le jeune tromboniste a été invité par Trombone Shorty pour son rappel. En voilà un jeune musicien qui s'est bien rempli la boite à souvenirs.

Pascal Derathé & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

Les frères Brassens

Brassens n'a jamais été très loin du jazz et de son esprit. Les "Frères Brassens" (Romain Panizzi: voix, guitare  ; Jérémy Grosbot: basse, chœurs  et Antoine Colin: batterie, chœurs et facéties) nous font revivre les plus belles pages de cet artiste de talent : Le Gorille, Brave Margot, Fernande ... De quoi ravir un public avide de remember.

Pascal Derathé & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

 

Marian Badoï Quartet

Aller écouter Marian Badoï à 19 heures ce dimanche soir, c'était prendre le risque d'être une fois encore émerveillé par le talent chaleureux de ce merveilleux accordéoniste dont la musique a, comme tous les grands fleuves, des sources multiples: les musiques roumaines, le jazz, le swing manouche et sans doute différentes musiques des Balkans. La rythmique était composée de deux musiciens, Esteban Félix, contrebassiste de seize ans au jeu aussi efficace que discret, mais absolument nécessaire à la valorisation de l'ensemble et Jean-Philippe Bernier à la pompe, énergique et précieux auxiliaire des solistes, absolument ravi d'être au cœur de l'action. La rencontre entre Marian Badoï et un musicien comme Sébastien Félix nous intéressait particulièrement, en vertu des racines culturelles communes aux deux musiciens, racines communes mais séparées depuis longtemps. La réunion (au sens étymologique d'unir à nouveau) ne nous a pas déçu. Au travers des titres proposés, une partie de compositions originales de Marian Badoï, le reste de standard de Django Reinhardt, nous avons vu et entendu un bel échange d'homme à homme, mieux d'âme à âme, une rencontre où la distance dans le temps et dans l'espace entre les deux artiste ne les a pas empêcher de retrouver leurs fondamentaux culturels et poétiques communs pour nous émouvoir, bien au delà de ce que nous avions pu imaginer.

Michel Mathais & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

Jam Session avec Hichem Khalfa

Le jeune trompettiste français Hichem Khalfa installé au Québec est en tournée en France avec son groupe et fait une halte à Vienne pour animer la jam session de lAcadémie du jazz de Vienne  (on le reverra avec le stage de danse et mercredi prochain à Cybèle). Après trois morceaux (Actual Proof, une composition et Strasbourg-Saint-Denis) il ouvre la jam et les nombreux jeunes musiciens qui piaffaient en bord de scène ont tôt fait de s'en emparer et tourneront sur plusieurs morceaux.

Pascal Derathé & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

 

Les Improvisations Picturales

Pendant le festival de Jazz à Vienne du 29 juin au 13 juillet 2017, SOLOSARY organise, en partenariat avec Jazz à Vienne, les Improvisations Picturales de Jazz les jeudis, vendredis, samedis et dimanches au pied de la Scène de Cybèle pendant le set de 16h00.

Les Improvisations Picturales de Jazz, c'est un concept :

• deux peintres,
• deux toiles de 0,80m x 0,80m,
• de la peinture acrylique... et le jazz.

Neuf après-midi, durant le Festival de Jazz à Vienne, pendant lesquels deux peintres différents sont invités par SOLOSARY à réaliser la performance d'improviser, en public et dans l'esprit du jazz, une toile en lien avec la musique exécutée sur la scène de Cybèle.

Les Improvisations Picturales de Jazz, c'est un objectif artistique et culturel :
Permettre au public de regarder la musique, de voir les sensations, les sentiments par elle provoqués, appliqués sur une toile, comme un miroir que lui tend le peintre...
...et de prolonger l'éphémère d'un son déjà disparu en exaltant sa mémoire...

Au Théâtre Antique en soirée

Trio Ponty, Lagrène & Eastwood

 

Comme d'habitude le trio débute le concert par Blue Train (John Coltrane) avec à la locomotive, Jean-Luc Ponty et dans les wagons Kyle Eastwood et Biréli Lagrène accommodé à la sauce jazz manouche. Ça démarre fort ! Et pour ce troisième concert de leur tournée, on sent que ça roule comme sur des rails.

Puis une composition de Jean-Luc Ponty, To and fro avec la virtuosité de Biréli.
On change pour un rythme plus exotique avec la Samba de Paris composé par Kyle. Il vit entre les États-Unis et Paris qu'il apprécie beaucoup car il y rencontre de nombreux musiciens, ce qui peut donner lieu à des bœufs. Sur ce morceau, Biréli nous offre une démonstration exceptionnelle de guitare. Avant le quatrième morceau, Stretch de Biréli, Kyle présente le trio en français. Il interprète un puissant tempo de contrebasse qui donne un rythme soutenu à ce morceau.
Puis il prend son archet pour jouer de la contrebasse, tandis que les autres pincent les cordes et l'ambiance est plutôt classique et plus détendue.
Kyle introduit ensuite Andalucia suivi par Biréli qui nous offre un solo brillant de précision  sur l'adaptation de Mercy Mercy Mercy de Joe Zawinul.
Ensuite c'est Jean-Luc Ponty qui reste seul sur scène avec son violon électronique sur lequel il place de nombreux effets (échos, etc.). Et on passe de la musique acoustique à la musique électronique. Il aime rencontrer de jeunes musiciens qui prennent la relève sur ce registre pour jouer ensemble lors de concert ... Avis aux amateurs.

C'est au tour de Biréli Lagrène de jouer seul et de nous éblouir avec son jeu incomparable. Il aborde le premier rappel par un solo, rejoint par ses compères pour un retour au jazz manouche. Et ils terminent brillamment la soirée sur le dernier rappel. 

Chérif Méflah & photos Nathalie Jamais

Youn Sun Nah

Youn Sun Nah est de retour à Vienne, après une pause de quatre ans pendant laquelle elle est retournée dans son pays d'origine, la Corée du sud, où elle s'est ressourcée nous a t'elle dit;  son retour artistique a pris lui une voie inattendue.

C'est aux États-Unis aux contact de Jammie Saft, musicien multi-instrumentiste, compositeur et  producteur qu'elle a retrouvé le chemin des studios pour enregistrer à New-York un album qu'elle nous présente ce soir : "She moves on".

Après deux albums réussis construits en partenariat étroit avec le guitariste suédois Ulf Wakenius, deux albums essentiellement constitués de compositions originales et très créatifs, "She moves on" qui vient de sortir est lui majoritairement un ensemble de reprises de chansons Folk et Rock enregistré avec des musiciens américains.

Présenté comme ça on peut se dire: Un de plus quoi!

Sur scène c'est une autre affaire la voix ample et chaude magnifierait n'importe quelle composition, alors quand elle reprend The Dawntreader de Joni Mitchell pour moi c'est déjà gagné.
J'ai retenu la très belle adaptation de Drifting de Jimi Hendrix tout en vocalise et solo de guitare aérienne. Sur l'album c'est le très demandé Marc Ribot qui assure les partitions de guitare sur cinq morceaux  mais qui ne suit pas sur la tournée, trop demandé je vous dis, il laisse la place à Clifton Hyde qui fait bien le job quand même.
Pour la chanson du folklore traditionnelle américaine Black is the color of my true love's hair les accompagnements sont épurés seulement la voix et très peu de chose autour. Youn Sun Nah nous dit que c'est la version de Nina Simone qui l'a inspirée et c'est très réussi.
D'autres morceaux m'en semblait cependant un peu vides, même avec tous les efforts de la chanteuse je m'y suis ennuyé je pense à She moves de Paul Simon ou A sailor life un interminable Folksong anglais.
Une grande chanteuse qui se remet en question c'est bien normal et salutaire, espérons qu'elle gardera sa singularité et peut être trouvera t'elle un nouveau Pygmalion.

Jean-Marc Aguirre & photos Nathalie Jamais