Jazz-Rhone-Alpes.com

37^ème édition Jazz à Vienne :

Ce qu'il s'est passé le mercredi 5 juillet 2017

Le croquis et la chronique de François Robin

Stacey Kent & Jamie Cullum. L'exercice de la voix

Toutes les sociétés traditionnelles ont leurs rites de passage. Passages de la vie à la mort, de l'enfance à l'âge adulte, voire de la mort à la vie selon les croyances. Les rites initiatiques font évidemment la part belle à l'adolescence, maelström notable dans l'évolution des corps. Paradoxalement, nos sociétés contemporaines sont orphelines de ces rites qui permettaient le renforcement de la cohésion sociale Cette amputation les démange comme un membre fantôme, toujours relié au cerveau, même après l'ablation, à tel point que nombre d'adolescents cherchent aujourd'hui - dans le piercing ou le tatouage par exemple - la marque de ce passage violent. Voir la suite . . .

Voir le blog de François Robin

Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane

Sur la scène de Cybèle

Les p'tits loups du jazz

Retour aux tout-petits avec les "P'tits loups du jazz" de Beaurepaire. Une soixantaine de gamins de six à dix ans, accompagnés par un quintet d'adultes exécutent sous la direction de Sylvain Elissonde des standards de jazz ou des adaptations d'Olivier Caillard qui a fondé les premiers "P'tits loups du jazz" en 1992. Ça date !

On retrouve nombre de morceaux déjà présentés il y a deux jours avec la "chorale kids" du conservatoire de Vienne: Le casse tête, Le café d'Henry une adaptation de Do you know what it mean's to miss New Orleans, L'otorhinoceros. Sur Saint-Thomas de Sonny Rollins les enfants ont créé leurs propres paroles.

Baptiste Bailly-David Minguillon duo

Manuel Adnot-Thibault Cellier

Ce groupe nous est très bien "vendu", on présente leur palmarès élogieux. Ça promet.

Le duo se met en place pour s'échauffer  Manuel Adnot gratte quelques accords, on attend quelques arpèges, Thibault Cellier lui emboite le pas en accompagnant son improvisation... On attend encore un truc. Les mêmes accords, pauvres, se répètent.

Ça va durer comme ça quarante cinq longues minutes. Manuel Adnot le nez dans guitare, Thibault Cellier yeux clos. 

Et c'est la fin. Enfin !

J'avais une envie irrépressible de vous ressortir une ancienne chronique... mais ça ne se fait pas.

Pascal Derathé & photos Nathalie Jamais

Festen

Les quatre musiciens de Festen sont ensemble pour la première fois à Jazz à Vienne pour délivrer leur jazz nerveux. Tels les "men in black" tout de noir vêtus ils entament leur concert avec Day one le premier morceau de leur quatrième album "Mad System" une reprise d'un thème de Hans Zimmer pour la BO de "Interstellar".

Le cadre est posé c'est une musique plein d'énergie dont Maxime Fleau à la batterie est le principal pourvoyeur; son enthousiasme est communicatif et ses duos avec Jean Kapsa au piano ou Damien Fleau au saxophone se révèlent complètement jouissifs.

Le quatrième homme à la basse Olivier Degabriele complète l'ossature rythmique et renforce l'influence rock.

Une musique très cinématique annonce Damien Fléau; ils avaient déjà repris des thèmes de BO dans le précédents albums notamment le très réussi "In motion" la BO de Social Network de Trent Reznor.

La tendance se confirme ce soir avec des thèmes de la BO de "Il était une fois l'Amérique" d'Enio Morricone  et un premier morceau de leur futur album qui sortira en Mai "Spartacus" qui sera organisé autour de la filmographie de Stanley Kubrick : Ambitieux non?

Ce groupe possède une vrai singularité dans leur équilibre jazz et rock , reprises et compositions , énergie et recul créatif.

Nous espérons les revoir très vite  dans le clubs de la région.

Jean-Marc Aguirre & photos Nathalie Jamais

Wind Trio

David Boumendil Trio

Aux Musaïques

Elodie Pasquier Solo

Retour au musée gallo romain pour le quinzième cycle des Musaïques.

Elodie Pasquier ouvre en solo cette programmation.

Elle va jouer de trois clarinettes différentes.

Elle entame son concert avec Ma dédié à sa "maman" puis une composition Le cerf céleste qui serait une variation sur My funny Valentine. Il faudrait la réécouter pour s'en assurer.

Changement de registre avec un morceau joué sur une demie clarinette en si bémol. Elodie s'assied et joue contre le tissu de son pantalon. Exit la mélodie et retour à la campagne pour une interprétation de chants d'oiseaux et de la nature.

Enfin pour conclure, la clarinettiste rend hommage à Christine le poisson rouge du backstage du festival "Du bleu en hiver" de Tulle, animal objet de toutes les attentions des musiciens qui jouent là-bas.

Saluons la performance du solo aux clarinettes un exercice rare et attachant.

Pascal Derathé & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

Au Théâtre Antique en soirée

Stacey Kent

Visiblement pas très en forme, Stacey Kent avait pourtant refusé d'annuler le concert, chapeau bas, Madame. La voix était un peu à la limite par moment, surtout à la fin du concert et la prestation un peu en dessous, vocalement, de ce qu'elle produit habituellement. Mais qu'importe, comme le souligne si bien François Robin dans sa chronique ce n'est pas la voix  qui prime chez elle, ce qui séduit en premier chez Stacey Kent, c'est cette volonté empathique de transmettre les émotions à travers le texte, la mélodie et le rythme. Sa manière de phraser cette fièvre intérieure, elle a su l'utiliser pour l'insuffler aux titres de bossa nova qui dominent son répertoire, ou aux reprises de chansons françaises, Gainsbourg, Jardin d'hiver ou cette merveille de Nino Ferrer, Rua Madureira, qu'elle interprète avec cette fièvre triste qui émeut le public aux larmes, cette petite fièvre, qui court sous la peau quand la grippe menace et rosissait ce soir les joues de Stacey Kent.

Michel Mathais & photos Martin Stahl

Jamie Cullum

Après la grande formation de vingt musiciens qu'il avait amenés sur la scène du Théâtre Antique en 2014, cette année pour son troisième passage en ce lieu, Jamie Cullum est revenu à sa formation habituelle d'accompagnement avec quatre musiciens tous largement multiinstrumentistes : Laurence Garratt : basse et contrebasse, Brad Webb : batterie, Tom Richard : claviers, sax et Rory Simmons guitare et trompette, tous intervenant également aux percussions et voix. Devant un théâtre antique bondé et déjà acquis  parce que beaucoup connaissent les qualités de performer de Jamie Cullum , le crooner des temps modernes qui ne cesse de mélanger pop et jazz a choisi de débuter son concert par son dernier single en date Work of art dont l'ambition affichée n'est pas moins que de réunir Iggy Pop et Nina Simone. Très vite ensuite, les classiques de Jamie Cullum vont se succéder sans laisser le temps de souffler tant Jamie Cullum en showman qui s'éclate sur scène alterne en permanence moment derrière le piano  avec moment en face à face avec le public qui  régulièrement sollicité réagit immédiatement ; il trouvera comme à son habitude l'énergie pour effectuer ses deux sauts acrobatiques après s'être juché sur le piano ou pour s'engouffrer au milieu du public dense  des premiers rangs.

De Don't you know une composition de Ray Charles qui figure sur son dernier album en date "Interlude" en 2014 à Next year baby et What a difference a day made deux titres issus de son album de 2003 "Twentysomething"qui a largement contribué à l'installer dans le paysage du jazz vocal,  il revisite ses succès comme Don't stop the music emprunté à Rihanna et Michael Jackson  ou encore I'm all over it un titre phare de l'album "The Pursuit" en 2009.

S'il sait apporter une touche pop aux  standards du jazz, il aime à l'inverse ajouter une touche jazz à des classiques pop ou rock, il le fera ce soir avec les reprises appliquées au piano du Blackbird des Beatles et de Wind cries Mary de Jimi Hendrix.

Dans un contexte plus actuel et apprécié du public il donnera sa version du tube mondial d'Ed Sheran en 2017 Shape of you persistant dans cette veine pour l'habituel passage acoustique avec tous ses musiciens en devant de scène, avec  le titre de Justin Bieber  What do you mean ?.

Pour le final  comme en 2011 et 2014 sur sa composition  Mixtape Jamie Cullum n'aura aucune difficulté à déchainer tout le Théâtre Antique debout qui  se plie avec un plaisir non dissimulé  aux sollicitations de Jamie pour chanter et sauter de tout cœur. Et comme il faut bien calmer le jeu, Jamie Cullum reviendra seul en scène pour improviser une Vienne song où il fait part de son attachement à ce lieu historique dans lequel il reviendra avec plaisir.

Sarah  Brunel* & photos Olivier Galéa

*: une fidèle lectrice de seize ans qui s'est proposée pour la chronique.