35ème édition Jazz à Vienne :

Ce qu'il s'est passé à Vienne le samedi 11 juillet 2015

 

f-robin-110x110 Le croquis et la chronique de François Robin

 

All Night Jazz. Le repas des moissonneurs.

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Mon grand-père - qui était un sage - disait du faucheur qu'il devait avoir trois qualités :
"Enchapeler* bien, affûter souvent et chier loin."

Quiconque a pu observer la similitude entre le geste auguste du faucheur et le swing distingué du golfeur peut se faire une idée assez précise de l'inconvénient qu'il y aurait à négliger le troisième conseil. Au delà du pragmatisme paysan - et du fou rire que ce proverbe déclenchait invariablement chez les enfants que nous étions - c'est toute la sagesse de cet art du "vivre ensemble" qui me revient à cet instant, assis dans le cercle improvisé dans l'espace presse. Bouteilles fines, saucissons et terrines-maison encombrent une longue table basse : nous partageons entre photographes le casse-croûte de la dernière nuit du festival, la All Night Jazz.

Après l'excellent concert des quatre puncheurs d'Uptake - lauréats Rezzo Focal 2014 qui ouvraient comme le veut la tradition cette dernière nuit - et le plaisant boogie-woogie de l'orchestre de Jean-Pierre Bertrand, les photographes venaient de tirer leur dernière salve sur la longiligne Ayo. Pour une fois, personne n'avait manifesté trop de réticence à vider le crash-barrière : le chômage forcé promettait une heureuse alternative. Le temps de récupérer les victuailles cachées ça et là et de glaner quelques sièges disparates sous le vélum de l'espace presse, le repas improvisé est dressé en un clin d'œil.

Invité pour la première fois - je suis dessinateur - j'observe d'un œil attendri cette paix des braves, cette communauté détendue qui contraste étonnamment avec la tension qui règne habituellement face à la scène, où chaque geste, chaque intuition compte, où la place se gagne parfois de haute lutte, où la réussite d'un cliché nécessite un professionnalisme de tous les instants, une concentration sans faille. En cet instant précieux, verre à la main, les rires fusent dans un brouhaha joyeux et détendu. Les bouteilles circulent ; on se passe les plats, on échange les avis, les premiers souvenirs. La scène aurait pu être peinte par un de ces réalistes du XIXème siècle, de cette Ecole de Barbizon qui fit son miel des scènes paysannes. Je sais que la pause aura une fin : après Ayo, Snarky Puppy entamera son propre concert. Pour les photographes, ce sera de nouveau la ruée pour trois morceaux. Saisir sa chance, engranger les images, faire LA photo qui sera le clou de sa saison, celle que l'on regardera plus tard avec fierté en faisant le bilan de la moisson.

Pour l'instant, le temps s'est arrêté ; l'amitié fait son concert. On me tend un verre de vin par-dessus ma planche à dessin. Je couche sur le papier les visages de mes amis. Pour eux, la nuit est encore longue.

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 François Robin, texte & illustrations

*Enchapeler : refaire le fil de la faux avec un marteau et une enclume.

 

Voir la page Facebook de François Robin

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daniel-peyreplane-110x110 Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane

 

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All Night Jazz,
04h50, besoin de s'hydrater,
Dernier moment avant la fin,
Pas un jour de pluie, des litres d'eau bus et évacués,
Sous le soleil exactement ...

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Sur la scène de Cybèle

Stanford Jazz Orchestra avec Jon Faddis

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Où l'on retrouve la formation qui est passée ici-même l'avant veille sosu la direction de Fred Berry avec toujours en guest star l'énorme Jon Faddis, un musicien aussi gentil et généreux qu'il est imposant par son talent et sa carrure. Avec toujours le même répertoire centrée autour de Thad Jones.

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Ompa Bompa

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Après l'adaptation en musique du roman de Toni Morrisson "Belove", Ompa Bompa change de direction. Prenant appui sur la musique traditionnelle éthiopienne le groupe Ompa Bompa nous livre sa version de l'ethiojazz, tantôt "ethio" tantôt "jazz", le curseur se déplace allégrement de l'un à l'autre dans un bel ensemble. Une réussite qui devrait faire l'objet d'une galette à sortir d'ici quelques mois.

(Julien Bertrand: trompette, bugle ; Ludovic Murat: saxophones, flûte ; Vincent Périer: sax ténor, clarinette ; Franck Boyron: trombone ; Emmanuel Déplaude: claciers ; Julien Sarazin: contrebasse ; Olivier Génin: batterie)

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Garrafa Jazz Quintet

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La musique brésilienne et le jazz ont toujours fait bon ménage. C'est même une belle histoire d'amour qui dure, une rencontre naturelle, une destinée.
Quand on regarde le parcours des musiciens de "Garrafa" (bouteille en portugais) , ce n'est pas étonnant s'ils se retrouvent ensemble sur un même projet. Il y a des groupes qui forment une évidence. Attention, il y a de la générosité à revendre chez ces musiciens où l'ouverture à l'autre est une philosophie de vie. Ici tout est jazz mais également tout est Brésil. "Se fondre dans le son de l'autre", dirait Joëlle Léandre.


C'est sans doute un des projets du genre les plus excitants du moment. Ce qui les réunit, c'est d'abord l'amour de la mélodie qui chaloupe et la nécessité de l'improvisation. On pourrait le dire pour quantité de projets, de groupes et de musiques, ce n'est pas nouveau. Mais chez Garrafa il y a cette alliance d'une exigence à porter des airs subtils, et l'envie de les rendre directement accessibles à nos sens malgré une complexité (intelligente) dans sa réalisation et sa mise en forme. Mais rien ne se voit. Ces artistes sont tellement doués qu'ils arriveraient à nous faire danser sur du Stockhausen.

Mention spéciale donc aux rythmes omniprésents, à la danse, aux arrangements féconds, aux envolées de chaque musicien, à l'ambiance qui se dégage à l'écoute de cet orchestre qui emporte. Cela met du baume au cœur. C'est un exemple de rencontre mondialisée réussie pour une envie d'aller plus loin, une invitation au voyage, du dehors et du dedans. L'espace d'un instant, je les ai vus sur les plus grandes scènes des festivals du monde entier car leur place est aussi là.

Laurent Brun & photos Jazz-Rhone-Alpes.com


(Rubinho Antunes: trompette ; Jon Boutellier: saxophones ; Olivier Truchot: piano ; Damien Varaillon: contrebasse ; Zaza Desiderio: batterie)

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Ezza

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J'ai un petit faible pour la musique Touareg, peut-être parce qu'il m'a été donné un jour, par hasard, de participer, en tant que guitariste, à un des albums du magnifique musicien algérien Nabil Baly Othmani. Cette musique ne laisse guère indifférent et celui qui ne s'y intéresserait pas d'emblée finirait par être happé petit à petit par les voix chaudes qui se répondent, ses appels à la paix et la fraternité, cette marque omniprésente du désert, qui sont les thèmes de ces peuples exilés souvent dispersés et malmenés.

"Ezza" est un de ces groupes qui à l'instar des Nabil Baly ou Tinariwen trace son sillon artistique, entre tradition assumée et modernité affichée. Guitare électrique, légèrement saturée, basse électrique, batterie, voilà un power trio riche et efficace qui laisse la part belle aux envolées du guitariste. Ezzo ce sont trois voix d'hommes, très belles, qui captivent.

Chaque concert est une sorte de cérémonie. Les musiciens ont revêtu leurs plus beaux habits (quel beau chèche qui se déploie façon collerette d'oiseau). Ici, rien d'exotique, juste une façon d'annoncer son identité, sa famille de cœur, et de faire passer des messages pacifiques sur des pulsations envoutantes qui vous forcent à la danse.

Ezza a ce petit quelque chose qui fascine, cette juste dose d'énergie, de blues râpeux entêtant et dans les yeux des musiciens et dans leur musique cette force de conviction. Je souhaite un long et fructueux parcours à Ezza.

Laurent Brun & photos Jazz-Rhone-Alpes.com

(Goumour "Omar" Adam: voix, guitare ; Menad Moussaoui: basse ;  Laurent Planells: batterie)

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Kif'n Back

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NDLR : avec Kif'Nback se termine le cycle de concerts à Cybèle pour Jazz à Vienne 2015, nous tenons à remercier  Benjamin Tanguy pour la qualité générale de la programmation de cette scène qui décolle chaque année un peu plus, et aussi et surtout, toute l'équipe technique des scènes de Cybèle sous la conduite de Manu Louison qui nous a aidé tout au long de la quinzaine.

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Les improvisations picturales

Chaque jour, à côté de la scène de Cybèle, deux artistes peintre se livrent à un exercice de style: ils disposent d'une toile de 80cm par 80cm. A eux de traduire avec leurs pinceaux ce qu'ils ressentent. Au total dix-huit peintres se livreront à cet  exercice durant le festival.

La cuvée du jour: BOD et Emilie Teillaud

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Dans Vienne

La conférence de Jean-Paul Boutellier

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Le cycle des conférences de cette trente cinquième édition du festival s'achève aujourd'hui comme les spectacles. Jean-Paul Boutellier le fondateur de Jazz à Vienne, retrace la grande histoire du jazz à travers les sytles et les musiciens et la mêle à la petite histoire du jazz, celle des anecdotes et des concerts qu'il a vécu.

Pour cette dernière conférence, il s'est adjoint la compagnie de Pierre Sigaud pour l'illustration sonore, car il s'agit bien de conférences musicales. Cette dernière rencontre à pour thème les styles traditionnels de piano. Ils vont tout les deux balayer l'évolution du piano dans les premiers styles du jazz puis les styles qui découleront du Jazz. Ils nous emmènerons du Ragtime au Rock n' Roll en passant par le Stride et le Boogie Woogie. Pierre Sigaud démontrera aux claviers les différents styles pour bien nous faire comprendre les différences. Il rentrera dans de nombreuses précisions sur les liens de passage entre les styles, comme par exemple une ligne de basse jouée différemment qui donnera lieu à la naissance d'un nouveau style. Pierre Sigaud nous recommandera de visionner à nouveau le film biographique Ray, où l'artiste revient aux sources de la musique noire après avoir fait de la variété.

Le conférencier nous donne une clé de lecture pour cette scène du film où Ray Charles revient aux style de piano évoqués. Ils alterneront de manière pédagogique et claire leurs explications conviviales et passionnées. Jean-Paul Boutellier donnera des explications sur la période musicale, son contexte économique et des souvenirs de concerts de pianistes aujourd'hui disparus. Il nous montrera également des extraits de vidéos rares avec de nombreux détails nous permettant de bien saisir le style de piano. Il ajoutera une anecdote truculente en racontant un concert auquel il a assisté, durant lequel Fats Domino a cassé les pieds de son piano et terminé son spectacle debout devant son instrument complètement penché. Il terminera par une autres de ces idoles avec une vidéo et des anecdotes de Fats Waller qui était une véritable star à son époque.

Ces conférences sont passionantes car les intervenants nous font véritablement vivre la musique par les illustrations sonores et des informations de ce qui c'est passé sur scène.

Des devoirs de vacances pour lesquels on attend avec impatience la prochaine édition.

Jean-François Viaud, texte & photos

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Au théâtre Antique

Uptake

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"Uptake", sans traduction exacte, cela m'évoque un mouvement vertical, une élévation, et pourquoi pas une ascension? Peut-être un regard porté vers le haut accompagné d'une poussée d'adrénaline qui aurait grandi comme un nœud au creux du ventre pour venir ensuite libérer l'esprit... Le nom est donc bien choisi pour ce jeune quartet montant de la scène jazz française.

Les Lyonnais n'en sont plus à leur coup d'essai. Vainqueurs de plusieurs tremplins jazz très prestigieux depuis 2013 (dont JAZZ(s)RA et La Défense pour Robinson Khoury), ils sont aujourd'hui sur la grande scène pour s'affirmer en temps que lauréat RéZZO Focal 2014 et ouvrir le bal de cette all-night 2015.

Pas trop d'inquiétude quant à la vague d'énergie qui va déferler cette nuit dans le théâtre, le ton est donné et ils n'ont même pas peur de l'ombre de Roy Hargrove qui plane dans les coulisses alors qu'ils partent à l'attaque de ces quelques minutes de grande scène dans une aisance presque déconcertante.

C'est fluide mais les cassures restent franches, le son est rond et pourtant percutant. Probablement leur meilleur concert depuis que nous les suivons. Les quatre Lyonnais n'ont pas froid aux yeux et il ne fait aucun doute que l'on a pas fini d'entendre parler d'eux.

Claire Jalmain & photos David Strickler et Nathalie Jamais

 

(Bastien Brison: claviers ; Robinson Khoury: trombone, voix, synthé ; Pierre Gibbe: basse, contrebasse ; Paul Berne: batterie)

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Jean-Pierre Bertrand Boogie System


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Né dans les années 20 et florissant dans les années 40/50, le boogie-woogie est un style musical du blues, joué au piano, qui se caractérise par un swing marqué et le motif réitératif joué par la main gauche du pianiste. Ce style est tombé en désuétude, même si quelques artistes se réclament d'un hard-boogie.

Pourtant une poignée d'irréductibles pianistes, dont fait partie Jean-Pierre Bertrand, résiste encore et contribue à garder cette musique vivante. C'est également une danse ancêtre du rock'n roll. Mais les danseurs avaient déserté le théâtre antique, à part un couple qui s'y est essayé dans un coin du proscenium.

Jean-Pierre Bertrand pratique le boogie-woogie depuis plus de quarante ans, avec brio mais également avec beaucoup de plaisir semble-t-il, un plaisir qu'il sait faire partager au public.

La playlist de la soirée, les morceaux du dernier album, Hep Cat Shuffle, You Need to Rock, Squeeze Me, le langoureux Blue Moment et quelques standards parmi lesquels l'inéluctable et charmant Swanee River.

Le groupe passe à un moment difficile, celui où après l'ouverture de la soirée le public se déplace beaucoup, les uns se cherchent, les autres vont chercher à boire, à manger ou en reviennent, heureusement avec cette musique pas de jeux de scène mais des rythmiques obsédantes et prévisibles, la foule en déplacement semble balancer en rythme. C'est une musique sympathique et joyeuse qui aère l'esprit et parfaitement mise en place par le Jean-Pierre Bertrand Boogie System, que demander de plus à cette heure-là.

 

Michel Mathais & photos David Strickler et Nathalie Jamais

 

(Jean-Pierre Bertrand Boogie System : Jean-Pierre Bertrand: piano ; Guy Bonne: saxophone ; Jean-Claude Onesta: trombone ; Nicolas Peslier: guitare ; Gilles Chevaucherie: contrebasse ; Simon Boyer: batterie)

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Ayo

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Certains s'en rappelleront surement, ce n'est pas une première à Vienne pour Ayo qui était déjà venue en 2011. Elle avait alors conquis le public et ouvert les festivités avec son album "Billie Eve" en première partie d'une Cyndi Lauper quelque peu fatiguée... Depuis, elle a sorti son quatrième opus en 2013 et s'est faite un peu plus discrète tout en continuant la scène et en multipliant les expériences notamment à la télévision et au cinéma.

Comme intimidée par ce grand mur de festivaliers, Ayo est entrée sur scène émue et frêle avec pour seule armure sa guitare plaquée contre elle en chantant I'm Walking  les larmes aux yeux mais le sourire éclatant. Puis prenant un peu plus d'assurance à chaque morceau, elle a fait son chemin en revisitant d'abord des ballades de ses deux premiers albums avant de faire monter un peu la pression avec Who, un peu plus assurée, un peu plus engagée. Dans un très bon français, elle n'hésite pas à prendre la parole et rappeler que si elle a un micro devant elle, c'est aussi pour défendre ses valeurs et rappeler à quel point chacun d'entre nous est chanceux d'être assis ici ce soir. C'est donc sans mal qu'elle rallie le public à sa cause, ce même public divisé entre ses émotions musicales, ses frissons et son envie frénétique de taper dans ses mains.

Ambiance exponentielle, il me semble que le concert commencera véritablement sur Help is coming, quelques notes de vaudou et flashback en 2006 sur l'album du succès, "Joyful". Le public dans la poche, il devient facile de faire chanter ce chœur improvisé à l'unisson sur le thème de Complain alors que la chanteuse flirt avec un rap caustique. Nouvelle corde à sa guitare qu'elle explore sur son dernier album "Ticket to the World" et notamment sur le morceau Fire qui clôturera ce set épicé dans une recette revisité aux couleurs de la Jamaïque avec un clin d'œil au grand Bob et son légendaire No Woman no Cry.

Ce n'est que le début de la nuit et comme d'habitude, les initiés de Vienne savent que les gradins vont commencer à se clairsemer après les dernières notes pour faire un peu de place aux plus vaillants, venus affronter la nuit avec leurs duvets ; alors que d'autres curieux venus voir Ayo profiteront de ce regain d'énergie pour découvrir Snarky Puppy avant de libérer les lieux.

Claire Jalmain & photos David Strickler et Nathalie Jamais

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Snarky Puppy


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Il y a des groupes qui vous font envie. Ça me rappelle l'adolescence, quand tu arrivais longtemps à l'avance pour guetter les premiers instants du concert, avec fébrilité. Pour ressentir une dose d'électricité, de mystère, de communion partagée.

Les "Snarky Puppy" sont champions en termes de communication médiatique internet. Ils se sont forgés une réputation de groupe, de collectif, qui met le public au cœur de leur création. On trouve sur le web des beaux moments de musique très bien filmés qui renforcent la dramaturgie.

Je me demandais si Snarky Puppy passerait l'épreuve du live. Je peux répondre maintenant que oui, oh que oui. Snarky Puppy, c'est réglé comme une horloge, mais rien de mécanique, ce sont des musiciens qui se connaissent tellement bien, qu'ils sont dans une osmose parfaite. Entre eux, ça communique et cette joie déborde vers le public. Le nombre important de musiciens sur scène permet tout type de combinaisons possibles, rythmiques, mélodiques. Ce serait d'ailleurs leur marque de fabrique et la force du groupe que de combiner les rythmes différents dans un même morceau, d'y apporter des collages, des décalages, dans un foisonnement ininterrompu, avec l'art de se faufiler dans les trous quand l'espace devient saturé.

Snarky Puppy c'est un paysage sonore, une fête joyeuse portée par des artistes impliqués corporellement. C'est une section de cuivres mordante (qui a tout assimilé du be-bop) ce sont des claviers débordant d'inventivité, des percussionnistes extravertis, un guitariste et un bassiste qui apportent le liant. Snarky Puppy serait une sorte de "No jazz" encore plus dégingandé, une super machine qui respire la joie, un power dancing.

Où se situe la modernité ? Elle est dans la musique patchwork, dans le rapport à l'électro, dans les collages, les changements de rythmes, de climats incessants, dans le groove permanent, dans l'envie de s'emparer d'éléments musicaux divers comme le font les gens qui mixent, de les tirer vers de l'énergie pure.

Où est le jazz ? Il est blotti au fond de chaque musicien car tous sont des excellents improvisateurs.

Qu'on se le dise, Snarky Puppy c'est la crème de la crème. Avec lui, le jazz a un avenir prometteur.

Laurent Brun & photos David Strickler et Nathalie Jamais
 

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Roy Hargrove Quintet

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Ester Rada

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Le théâtre antique s'était vidé d'une grande partie de son public, seuls quelques récalcitrants se jouant des coudes pour atteindre un bar qui offrait café et croissant, repoussaient les limites de la nuit. L'édition locale du Dauphiné Libéré distribuée à discrétion relatait cette all night, enfin ce qui s'était déroulé avant que ce papier soit mis sous presse, une All Night jazz qui avait rapidement tenté de se transformer en dancing night sans jamais vraiment faire l'unanimité.

Rares furent les pas de dances esquivés sous le boogie woogie de Jean Pierre Bertrand, la pop folk, d'Ayo, surchargée de décibels avait même fait fuir une partie du public. Apres Snarky Puppy qui avaitent tiré leur épingle du jeu, le jazz du Roy Hargrove quintet ponctué du rap de Yasiin Bey, leur invité, avait fini par sonner le glas de celles et ceux qui commençait à piquer du nez.

Aux alentours de quatre heures du matin, le public restant n'occupait plus que les premiers rangs des gradins et une grande partie de la fosse.

C'est alors qu'Ester Rada armée d'un énorme briquet au cocktail explosif alluma le feu. Le mélange inflammable à base de jazz éthiopien épicé de soul et de pop embrasa le théâtre.

Emportée dans un jeu de scène survolté, une voix grave et puissante, la jeune femme à l'allure frêle et gracieuse des Ethiopiens donna un coup de sang nouveau à celles et ceux qui voyaient poindre les premières lueurs du jour et aurait certainement mis le théâtre sans dessus dessous si elle avait été programmée plus tôt dans la soirée.

Sous les salves des cuivres, les riffs de la guitare électrique, l'énergie dévorante d'une chanteuse qui mettait le feu aux planches, le parterre pris les allures d'un dance floor que n'aurait pas renié James Brown.

Parmi les compositions en anglais ou en hébreu, la flamme du jazz éthiopien pris à bras le corps dans une adaptation tonitruante Four women de Nina Simone ainsi que Feeling good popularisé par cette dernière.

Originaires d'Israël les musiciens apportaient dans leurs solos surchauffés quelques accords propres aux musiques festives juives.

Fin explosive d'un festival duquel on ressort toutefois avec un certain malaise, comme sortis d'une discothèque, les tympans feutrés par un excès de décibels qu'une modération n'aurait nui, ni à l'ambiance du concert, ni à la prestation musicale, bien au contraire.

 

Philippe Morel & photos David Strickler et Nathalie Jamais

(Ester Rada: voix ; Michael Guy: boix, basse ;  Gal Dahan: sax ;  Inon Peretz: trompette ; Maayan Milo: trombone ; Ben Hozer: guitare ; Lior Romano: claviers ; Don Mayo: batterie)

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La galerie de photos de Jazz-Rhone-Alpes.com

Les concerts du samedi 11 juillet 2015 à Vienne


Stanford Jazz Orchestra avec Jon Faddis ; Ompa Bompa ; Garrafa Jazz Quintet ; Ezza ; Kif'n Back ; Uptake ; Jean-Pierre Bertrand Boogie System ; Ayo ; Snarky Puppy ; Roy Hargrove Quintet ; Ester Rada

 

(Les photos publiées ici ne sont pas libres de droit et appartiennent à leurs auteurs qui seuls peuvent vous accorder un droit de reproduction. Si vous souhaitez en utiliser une ou plusieurs, prendre contact avec la rédaction de Jazz-Rhone-Alpes.com)

 

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