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35^ème édition Jazz à Vienne :

Ce qu'il s'est passé le samedi 4 juillet 2015

Le croquis  de François Robin

Les Ambassadeurs

Voir la page Facebook de François Robin

Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane

Afrique jusqu'au bout des pieds,
Aux couleurs de Râ,
Le pied quoi !!!

Sur la scène de Cybèle

Feeling Band & Magic 85

Music 85 d'Oullins et Feeling Band de Chasse-sur-Rhône font concert commun.

Leurs deux directeurs Sebastien Martinan et Damien Gomez jouent ensemble dans "Monstroplantes", ceci explique cela.

Une intro sur un Ainsi parlait Zarathoustra funky a souhait histoire de nous mettre d'emblée dans le bain, puis arrivent les chanteurs Charline et Suppa. Ils nous proposent des tubes qui envoient : Spoon Full, Feeling good, Live and let die de Paul McCartney bien boosté aux cuivres et une reprise de Toxic décidément très appréciée des jazzmen.

Music85 est rejoint par le Feeling Band de Chasse-sur-Rhône pour Superstition pour famille très nombreuse (ils sont désormais près de soixante-dix musiciens sur scène)

Julia Sarr Trio

Un diva africaine pour débuter cette journée "Made in Africa" à Jazz à Vienne, la chanteuse sénégalaise est entourée du pianiste et percussionniste Fred Soul et du percussionniste Stéphane Edouard. Un set de toute beauté qui augure d'une belle suite.

Farlamita

Alassane, le leader  de Falamita est originaire de Ouagadougou et nous invite à découvrir son "afrobeat burkinabe". Le public en redemande.

Vaudou Game

On monte encore en intensité avec le groupe du togolais Peter Solo qui électrise littéralement la scène de Cybèle. Public debout et qui danse... c'est rare ici. On les retrouvera avec bonheur au Jazzmix plus tard dans la nuit.

Keystone Junior Sextet

Le groupe de "juniors", fait son chemin. Et on les retrouve tout naturellement ici au Kiosque pour une première (et probablement pas la dernière fois) à Vienne. Le leader Maxime Prebet ne cesse de nous surprendre passant allègrement du sax au vibraphone et à la batterie. Leur arrangement de la bande originale du film les aristochats a particulièrement plu.

Jeannette Berger Quartet

Après plusieurs programmation dans le "Off" la voici enfin sur la scène de Cybèle, blues, pop, jazz, rien ne fait peur à cette chanteuse et pianiste qui a bien chauffé la la scène de Cybèle.

Au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal

Laura Perrudin

Un moment de grâce et de délicatesse offert par cette jeune harpiste et chanteuse qui met en musique des poèmes rares.

Les improvisations picturales

Chaque jour, à côté de la scène de Cybèle, deux artistes peintre se livrent à un exercice de style: ils disposent d'une toile de 80cm par 80cm. A eux de traduire avec leurs pinceaux ce qu'ils ressentent. Au total dix-huit peintres se livreront à cet  exercice durant le festival.

La cuvée du jour: Béatrice Guiomar et Arthur Bateau

Au théâtre Antique :

Orchestra Baobab + Les Ambassadeurs = Soirée africanissime

Le soleil chauffe encore les pierres et éclaire le public quand "l'Orchestra Baobab" s'empare de la scène du théâtre antique. Vieux routiers et nouvelles pousses arrivent dans de superbes tenues brodées : la blue note pour six d'entre eux, quelques nuances de gris pour les quatre autres. Face au majestueux amphithéâtre, les premiers mots de Rudy Clément sont : "C'est impressionnant !".

Une dizaine de titres vont se succéder, donnant tout son sens à l'adjectif "afrocubain". Fidèles à leur raison d'être, les musiciens du Club Baobab de Dakar sont venus nous faire danser. Une brise tiède se glisse dans la fosse qui danse pour de vrai aux sons dynamiques des deux guitaristes, des deux percussionnistes, des deux saxophonistes, du batteur et du bassiste qui accompagnent les chanteurs. "On peut tout utiliser dans le baobab" qui a "les caractères du chêne et du roseau". En musique, c'est un peu la même chose. Sans instrument "trad", les dix compères, originaires de plusieurs pays, nous offrent une vision musicale très contemporaine du métissage culturel de l'Afrique d'aujourd'hui. Un clin d'oeil à Summertime au saxophone ouvre les rappels qui verront se lever et danser, tout le théâtre tapant dans les mains, quelques danseuses et danseurs se montrant fugitivement sur scène. Cet Orchestra Baobab a des racines multiples, un tronc puissant, des branches dansantes, des feuilles communicatives, une ombre généreuse... Chaude soirée ! On va se rafraîchir.

La nuit est tombée, mais pas la chaleur ni l'ambiance, quand "Les Ambassadeurs" prennent place : dix messieurs en costumes noirs et deux dames en robes colorées. Un gros son de basse nous happe d'entrée pour ne plus nous lâcher. Les claviers, les guitares, la batterie, les percussions, les cuivres et le chant de Dante Aminata et Bah Kouyaté font de même avant d'accueillir la voix unique de Salif Keita toujours aussi sympathique avec son public.

Le groupe prend l'assistance à bras le corps pour installer une transe qui va durer quatre-vingt dix minutes. Une foule de plus en plus dense danse sur les dalles millénaires. Quelques danseurs et danseuses exposent de temps en temps leur savoir-faire au milieu de musiciens partageurs. Sur quelques titres, le claviériste Idrissa Soumaoro devient  "le" chanteur. Amadou Bagayogo nous gratifie de quelques intros et autres soli guitaristiques de haute tenue. Tout sourire, Cheick Tidiane Seck se met au service du groupe en mettant tout son groove dans l'orgue ou le synthé. "La colonisation a fait le découpage de l'Empire Mandingue". Le Mali nous a envoyé ce soir ses meilleurs ambassadeurs. Malgré les soubresauts de l'Histoire, force est de constater que sa musique n'est pas dans une nostalgie passéiste, mais a les deux pieds dans la modernité.

Chauffé à blanc, le public aurait bien poursuivi autour de minuit sa soirée africaine, mais c'est sur d'ultimes vocalises de l'ange Salif Keita que s'achève ce bouillant concert... impressionnant !

Christian Ferreboeuf & photos David Strickler

Au Club de Minuit

Julia Sarr Trio

Au JazzMix

Vaudou Game