35ème édition Jazz à Vienne :
Ce qu'il s'est passé le samedi 27 juin 2015
Le croquis et la chronique de François Robin
Dee Dee Bridgewater & The New Orleans Jazz Orchestra
Les amis sont exigeants. Cette exigence nous rend meilleurs, nous stimule, nous épanouit, fait sortir de nous-mêmes ce qui permet d'aller à leur rencontre dans un partage honnête et sincère. Les vrais amis nous ouvrent à la liberté.
-"Bonsoir Vienne !"
Tout sourire, l'artiste fétiche du Festival de Jazz laisse les vivats descendre sur elle comme une pluie de baisers. Dee Dee Bridgewater aime Vienne et le public le lui rend bien. Au fil des ans, il s'est créé entre ces deux-là une véritable histoire d'amour. Avec ses coups de foudre et ses tiédeurs. Coup de foudre pour ce concert fantastique donné avec les Frères Belmondo en hommage à Horace Silver, une pétulance explosive, un échange permanent avec les deux soufflants, un air de liberté rarement égalé. Tiédeur pour ce dernier rendez-vous manqué, un concert avec Ramsey Lewis qui donnait l'étrange sentiment de voir une amie mal assortie. C'est dire combien elle était attendue par ceux qui avaient décidé de lui passer cette aventure, impatients de se voir présenter le nouveau partenaire, de reprendre avec elle le fil de l'histoire.
L'histoire, c'est celle d'un des musiciens phares de l'après-Katrina, l'ex-trompettiste-prodige Irvin Mayfield. Que devient un enfant-prodige lorsqu'il grandit ? Une fois passé le buzz de la nouveauté, il faut construire une vie d'artiste, faire fructifier son don, avec la même générosité que celle dont on a bénéficié. Irvin ne s'en est pas privé, créant entre-autres le "New Orleans Jazz Orchestra", partie émergée d'un arbre ambitieux qui accueille aussi au sein de son école les jeunes musiciens new-orléanais de talent pour leur construire un bagage autant culturel que musical.
Le N.O.J.O. qui accompagne Irvin pour cette tournée avec Dee Dee sent bon la jeunesse : une fringance d'étalon, un goût d'indomptable qui porte haut l'esprit de La Nouvelle Orléans, un subtil mélange de ces influences qui font toute la saveur de la Louisiane, une musique épicée qui tient autant du romantisme d'Ellington que de la parade de fanfare, avec un bon ronflement de big band rutilant façon Basie mâtiné de blues et de senteurs caribéennes.
Dans cette smalah joyeuse, Dee Dee se glisse comme un chat, se lovant langoureusement dans la plus sensuelle ballade ou rugissant à l'appel de son compère pour un funk dévastateur. Elle les cajole, - "Ce sont mes enfants !", les titille, les enlace dans une danse complice qui électrise leur musique. Complices, nous le sommes nous aussi, heureux de retrouver cette liberté joyeuse qui nous l'avait fait aimer, cette apparente désinvolture qui fait don sans façon d'un exceptionnel talent. Heureux de sentir cette voix familière nous prendre au cœur, heureux de découvrir cette nouvelle famille qu'elle s'est choisie pour un temps, cette fratrie turbulente qui finira par défiler dans la fosse, avec cette énergie diablement optimiste qui fait tout le charme de la fanfare de la Big Easy, cette Nouvelle Orléans qu'il nous semble avoir toujours aimée.
En 2005, lors du concert donné par les artistes au profit de la ville sinistrée, Irvin Mayfield avait joué un émouvant Just a Closer Walk with You, cet hymne phare des funérailles new-orléanaises, qui passe de la plus profonde tristesse à la plus éclatante joie. Hier soir, le théâtre antique fêtait les retrouvailles de Dee Dee avec son public. Juste quelques pas entre amis. De quoi passer par-delà nos petits malheurs. N'est-ce pas ce que l'on attend des artistes ?
Les amis sont exigeants.
François Robin
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Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane
Vienne sous haute surveillance
Sur la scène de Cybèle
La longue journée démarre avec un big band , le "RN7 Big Band"
Une formation qui sévit "entre Troisgros et Bocuse" et que l'on croise souvent sur les scènes de la région. Dix-neuf musiciens qui démontrent que professionnels et amateurs peuvent tout à fait coexister sous la direction du "boss" Anthony Genetet.
Pour ce concert viennois ils nous ont concocté un florilège de reprises dont Invitation, Libertango, 500 miles high (de Chick Corea) et quelques pièces vocales avec la chanteuse Mirabelle de Nuit : Feeling, Chega de saudade, How Insensitive ou encore Orange Colored Sky.
Une formation rompue à cet exercice de groupe, c'est bien en place et ça ronfle "au poil". Parfait pour commencer la journée.
Le tremplin ReZZo-Focal et les trois groupes suivants en lice
Le premier groupe à se présenter devant le jury est le "Nox.3"
C'est l'été
c'est Jazz à Vienne
c'est le Tremplin ReZZo-Focal
C'est si bon de retrouver l'ambiance formidable de ce festival, et Vienne est si belle quand il fait chaud et que tout tourne autour de la musique en général et du jazz en particulier.
Le groupe Nox.3 ouvre les hostilités du second jour sur la scène Cybèle justement, une formation venue d'Ile-de-France.
Il s'agit d'un trio centré sur son saxophoniste et compositeur Rémi Fox, accompagné de Nicolas... Fox aussi à la batterie et Matthieu Naulleau au piano.
On nous avait annoncé un groupe tendance electro, l'électronique n'a pas dû supporté la chaleur, nous avons entendu plutôt un ensemble de jazz moderne à la rythmique aux influences rock.
Le saxophone est d'abord aérien favorisant la lenteur sous la chaleur de la bâche de Cybèle; et puis les acolytes s'en mêlent et le rythme s'accélère doucement : le premier morceau s'intitule Apnée
Le groupe semble avoir beaucoup d'appétit dans la recherche de sons, et les compositions sont intéressantes cependant cette créativité aurait besoin de plus de maîtrise, les moments très forts sont hélas précédés souvent par de longs passages à vide.
La gourmandise, ça passe aussi par jouer de deux saxophones à la fois,Ténor et soprano, je n'avais encore jamais vu ...alors si la photo est bonne.
Jean-Marc Aguirre & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
Le groupe nordiste "Forge"participant lui aussi au tremplin ReZZo-Focal, en cette deuxième journée, nous avait été annoncé comme une formation tendance Rock voire Métal : de métal nous n'avons pas trouvé ni entendu.
Par contre du bon jazz en trio Piano, Basse, Batterie OUI.
Vainqueur récemment au tremplin Golden jazz en Nord, c'est un groupe ici très équilibré.
La rythmique y est très appuyée menée par Sébastien Dochy à la contrebasse et Sebastien...aussi Dewaele à la batterie.
Le troisième compère Pierre Cretel au piano propose un jeu percussif.
Deux types de morceaux alternent pendant leur set,
- des morceaux lents très écrits avec une belle mélodie qui avancent en lente progression
et d'autres avec un simple thème qui partent rapidement en improvisations et sont plus ...tumultueux.
Dans la première catégorie on trouve Valse lente ou Marche dans le froid, la contrebasse y est très présente, c'est elle qui porte même la mélodie à certains moments.
Dans l'autre catégorie le groupe nous a proposé des morceaux comme Corrida qui commence avec un simple thème hispanisant et qui part ensuite dans des enchaînements torturés... comme le taureau.
Jean-Marc Aguirre & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
Le dernier groupe à se présenter aujourd'hui est le quartet "ITJ"
Quatre tout jeunes musiciens arrivés tôt dans l'après-midi, directement de Strasbourg, des étoiles dans les yeux tellement ils étaient contents d'être là "A Vienne !". C'en était touchant.
Les balances se déroulent... on va manger des watts !
ITJ pour "In Time Jazz" est un "power quartet" remonté à bloc qui n'est pas là pour de la guimauve. C'est rock et électrique à souhait. Une basse bien lourde, une batterie qui tape le bois. Une guitare pêchue et un sax alto au diapason.
Ce groupe de jeunes est venu se faire plaisir à Vienne et veut pousser les murs de la baraque, sans complexe avec une écriture assez fouillée et des rythmes soutenus.
Le sax est parfois très accessoirisé, ce qui ne laisse pas de surprendre une partie des spectateurs qui se demande d'où provient ce son de synthétiseur.
Chaque morceau a une histoire et des références culturelles à l'instar de ce Walter S. Inspiré du film de Werner Herzog "L'extase du sculpteur de bois Walter Steiner " ou encore cet Atoube qui invoque les fantômes des grands leaders africains et des géants du jazz dans des conversations imaginaires. Mais où vont-ils chercher tout ça ?
Après les remous agités de Méditerranée le final conclut le maelström : 2 minutes 50 à fond et c'est vivifiant !
Un peu surpris au départ le public a vraiment aimé et insisté pour un bis (hélas pas possible à Cybèle tellement les horaires sont serrés).
Pascal Derathé & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
La soirée débute avec le "Clara Cahen Trio"
Un trio de cordes : une guitare, une contrebasse et une voix. Clara nous distille quelques standards sur un mode discret et copain et ses musiciens sont vraiment des chics types.
et se finit à Cybèle avec "Anne-Sophie Ozanne trio"
Cette fin de soirée sur la scène de Cybèle se termine sur une ambiance club, même si nous sommes bien en extérieur, avec le Trio d'Anne-Sophie Ozanne. Le set est composé de standards interprétés avec douceur et un léger vibrato dans la voix de la chanteuse. Elle est accompagnée par Antoine Bacherot au clavier, qui donne un son feutré au groupe avec ses sonorités à l'orgue. Tandis que James Cammack, le contrebassiste qui a longtemps accompagné Ahmad Jamal, apporte une ossature rythmique très solide aux morceaux. Les deux musiciens se complètent parfaitement, notamment sur les lignes de basse pendant les morceaux instrumentaux où ils sont très en phase. Ils savent se mettre délicatement en retrait lorsque la chanteuse reprend le micro pour interpréter son répertoire de standards. On entendra de nombreux classique tels que : Beautiful Love, Windows de Chick Corea, It happened to me, ou encore What is this thing called love et 'Round Midnight. Le saxophoniste Julien Gonzales rejoint le trio pour un final avec Stella by Starlight. La chanteuse se lancera dans plusieurs scats délicats. La présence du contrebassiste James Cammack illuminera ce set.
Jean-François Viaud & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
Les improvisations picturales
Durant neuf jours, à côté de la scène de Cybèle, deux artistes peintres se livrent à un exercice de style: ils disposent d'une toile de 80 cm par 80 cm. Ils sont invités par SOLOSARY à réaliser la performance d'improviser, en public et dans l'esprit du jazz, une toile en lien avec la musique exécutée sur la scène tout à côté.
Cette expérience est sans équivalent :
- 18 artistes sur la quinzaine du Jazz à Vienne,
- 18 toiles différentes qui racontent toutes un morceau de jazz.
- 18 toiles qui, à l'automne, exposent un patchwork de souvenirs du Festival du dernier été.
La cuvée du jour: Wu Jhycheng et Gabriela Dubrac sur le groupe Nox.3, candidat au tremplin ReZZO-Focal.
Au théâtre Antique
Lillian Boutté & Satchmo Gumbo
Samedi 27 juin 2015, en ce début de trente cinquième Jazz à vienne et pour la première soirée au Théâtre Antique même la météo s'était mis de la partie en associant légère brise et mantelet cotonneux comme rempart aux rayons d'un soleil par trop caniculaire, épargnant ainsi un public toujours aussi familial et convaincu annonçant une belle soirée en perspective.
Une soirée aux couleurs de la Nouvelle-Orléans, berceau mythique du Jazz s'il en est, avec en première partie la rencontre du "Satchmo Gumbo" et de la Diva Lillian Boutté ambassadrice musicale officielle de la Nouvelle-Orléans.
Ce fut bien évidemment et surtout un superbe hommage rendu à Louis "Satchmo" Armstrong, figure emblématique et tutélaire du "New-Orleans", par le "Satchmo Gumbo", sextet de virtuoses sous la houlette du talentueux trompettiste Jérôme Etcheberry, accompagné de l'immense chanteuse Lillian Boutté dont la voix parfaite toujours aussi puissante et généreuse, envoûtante et chaleureuse s'inscrit dans le creuset du plus pur Gospel de la grande époque : grandiose !
Nous eûmes droit entre autres moments de bonheur à deux versions d'anthologie des deux standards préférés d'Armstrong St. James Infirmary en ouverture et When the Saints Go Marching In en clôture qui permirent à chacun des musiciens de s'illustrer avec toutefois tout au long de la soirée une mention spéciale pour le contrebassiste Sébastien Girardot qui tel un nouveau messie (pas Lionel, l'autre) pratiqua sans complexe la multiplication des doigts dans un solo particulièrement bouillant et échevelé nous laissant aphone et souffle court, le batteur Guillaume Nouaux dans Mop, Mop une composition taillée sur mesure où il fit feu de tous bois et sut parfaitement nous ramener à l'africaine origine du Jazz sans oublier la sensualité bouleversante et virtuose de la clarinette de Jean-François Bonnel.
Un hommage somptueux donc et à tel point réussi que l'on croyait entendre parfois dans un lointain écho le rire généreux et les "suraiguës" légendaires du génialissime "Satchmo" qui, c'est sûr, hier soir était bel et bien présent...depuis l'au-delà !
Et puis ce public, ce public nombreux qui, fin connaisseur, ne s'y est point trompé en leur réservant au final une "standing ovation" de plusieurs minutes.
God bless the Jazz !!
Denis Bouteillon & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
Dee Dee Bridgewater & The New Orleans Jazz Orchestra
Pour ce trente cinquième anniversaire du festival de Vienne le premier grand concert du Théâtre Antique voulait proposer un hommage aux racines du jazz. Et là on pense inévitablement à la Nouvelle Orléans, si français berceau de la musique qui nous anime.
De plus, c'est également le 10e anniversaire de l'ouragan Katrina qui a dévasté la capitale de la Louisiane.
Le "New Orleans Jazz Orchestra" ( NOJO ), emmené par le trompettiste Irvin Mayfield, était donc tout indiqué pour cette ouverture.
Le début de concert,avec surtout le tube de Louis Prima, Sing Sing Sing, nous démontre d'emblée la puissance cuivrée de l'ensemble.
Le NOJO se produit pour la première fois en Europe chez nous s'il vous plaît, après plusieurs années de tournées à succès aux USA, dont la " Train Spirit of New Orleans", remontant tout le Mississippi jusqu'aux Grands Lacs.
Irvin nous explique les affres du casting : on voulait la meilleure chanteuse de jazz du monde en vie, on voulait surtout la plus belle et la plus sexy....bien sûr Dee Dee Bridgewater, d'ailleurs native de pas bien loin ( Memphis ) .
Mais dès l'arrivée de Dee Dee, on comprend le vrai critère : seule elle possède l'énergie pour tenir tête, et cordes vocales, au souffle cuivré du NOJO.
One fine thing en apporte d'emblée la preuve éclatante.
De plus, les commentaires humoristiques de Dee Dee, avec notamment des traductions anglo-frenchies des explications d'Irvin, tout au long du concert, garderont le sourire sur tous les visages jusqu'au final : une cure d'optimisme, mieux que tous les antidépresseurs.
Come sunday de Duke Ellington, autrefois interprété par Mahalia Jackson, puis Big Chief y apportent une suite logique.
C'est sur New Orleans que le public découvre toute la magie du talent d'Irvin Mayfield à la trompette : douce rondeur, le souffle juste nécessaire ...les qualificatifs manquent....applaudissements nourris, Vienne découvre et apprécie " à gros bouillons".
Whoopin' Blues est l'occasion d'un superbe duel de scat entre Dee Dee et Bill Chocolate Brown, puis C'est ici que je t'aime, composé par Irvin, lui permet de refaire le coup de la trompette de velours.
St James Infirmary, avec mise en scène de son propre enterrement dans New Orleans, permet à Dee Dee de nous démontrer son talent théâtral, mais ce n'est plus une surprise !
What a beautiful world, Do whatcha wanna,....passage funky dansant de tout le groupe dans le public ....mmmmm
Rappel : House of the Rising Sun, eh oui, ....there is a House, in New Orleans, they call the Rising Sun...
Merci NOJO, merci Dee Dee, c'était superbe.
Patrick Van Denhove & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
Au Club de Minuit
L'esprit de la Nouvelle-Orléans se poursuit au Club de Minuit. Pour l'ouverture de cette scène au théâtre de Vienne, c'est Leyla Mc Calla qui démarre l'édition. Cette jeune femme se présente d'emblée en français avec un accent louisianais. Ce qui nous indique qu'elle va nous emmener en voyage dans tous les styles musicaux du grand sud des Etats-Unis : le Blues, le Folk, la musique Cajun, la musique Créole,...entre autres.
La chanteuse est aussi contrebassiste et banjoïste, instruments dont elle va se servir alternativement tout au long de son concert. Au violoncelle, son jeu d'archet se rapproche beaucoup du jeu du violon, ce qui donne un caractère affirmé de musique Cadienne ou Cajun. Elle joue également en slappant les cordes, se servant cette fois du violoncelle comme d'une guitare rythmique. Avec ce type de jeu elle se complète parfaitement avec le guitariste Thomas Weirich, qui l'accompagnera également en jouant au bottleneck avec son instrument à plat sur les genoux. Ils alterneront les mélodies et la rythmique tour à tour au fil des morceaux. Raphaël Imbert, aux saxophones, est aussi à l'aise dans les registres rythmiques que dans les registres mélodiques. On lit sur son visage, son plaisir évident à interpréter ces styles traditionnels et fondateurs de la musique américaine.
Leyla McCalla chante en anglais, en français et en créole, sa voix -nous envoûte. Elle prend le temps de prononcer lentement et délicatement les paroles de ses chansons avec un vibrato en fin de phrase. Elle réussira à nous émouvoir particulièrement sur une chanson interprétée en Créole Haïtien, dont elle est originaire, en s'accompagnant au banjo. Elle met beaucoup de sensibilité dans ce morceau intime, soutenu par un beau solo de saxophone. Lorsqu'elle chante et joue le blues c'est de manière traditionnelle en retournant aux racines rurales de cette musique. Sur une chanson influencée de Gospel se sont les cordes du violoncelle et de la guitare qui interprètent la mélodie tandis que c'est le saxophone qui apporte la rythmique. Sur un solo de violoncelle elle donnera à un autre morceau un air de gigue, nous rappelant que dans le sud on aime aussi danser. Elle chantera plusieurs chansons de la Nouvelle Orléans où elle vit, dont l'une remémorant la culture du Mississipi et l'événement de l'ouragan Katrina.
Elle terminera par un rappel du public conquis par sa prestation sur le titre Merriweather de Bessie Smith. Un final en hommage à la grande chanteuse de Blues. En mêlant tous les styles du grand sud des Etats-Unis et des Caraïbes, la jeune femme nous a fait toucher avec intensité les racines de la musique afro-américaine. Elle nous a ramenés à l'essentiel, à l'âme de toutes les musiques que nous aimons.
Jean-François Viaud & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
Au JazzMix
Lorsque le festival plonge dans la nuit viennoise il reste au festivalier à descendre sur les quais du Rhône pour se rapprocher du JazzMix qui commence lui aussi ce soir. La soirée d'ouverture de l'édition 2015 est très prometteuse. Pas de Jazz expérimental ce soir mais une belle rencontre. Entre le groupe Setenta et le chanteur de Spanish Harlem Joe Bataan. Ce fondateur de la fusion des styles salsa et soul emmène le public vers la transe avec sa voix de crooner et son énergie, à soixante-treize ans s'il vous plait ! La piste de danse du chapiteau est bondée et enflammée. Les six musiciens de Setenta suivent et soutiennent le maître avec un rythme CuBop de haut niveau qui le transcende. Ce premier Jazz Mix nous met immédiatement dans une ambiance festive !
Jean-François Viaud & photos Jazz-Rhone-Alpes.com
La galerie de photos de Jazz-Rhone-Alpes.com
Les concerts du samedi 27 juin 2015 à Vienne
RN7 Big Band ; Nox.3 ; Trio Forge ; ITJ ; Clara Cahen Trio ; Anne-Sophie Ozanne trio ; Lillian Boutté & Satchmo Gumbo ; Dee Dee Bridgewater & The New Orleans Jazz Orchestra ; Leyla McCalla ; Joe Bataan meets Setenta
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