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ce qu'il s'est passé le vendredi 11 juillet à Vienne

Le croquis et la prose de François Robin

Roberto Fonseca & Fatoumata Diawara : Ulysse et la sorcière.

La confrontation à la méchanceté gratuite est une expérience insupportable. A nos enfants, qui revenaient révoltés de l'école après avoir essuyé quelque incompréhensible ire, nous rappelions une réplique fameuse du très subtil film d'animation de Michel Ocelot "Kirikou et la sorcière" : "Pourquoi la sorcière Karaba est-elle méchante ?" demande Kirikou. "Parce qu'elle a mal !" lui dit son grand-père.

La réponse, d'une évidente simplicité, ouvre la porte à la compréhension, au pardon, à la compassion.

Assise aux côtés de Roberto Fonseca, sur le canapé du point presse, Fatoumata Diawara est lumineuse, d'une apparente timidité vite démentie par une énergie volcanique. Si le pianiste cubain, figure incontournable de la nouvelle musica habanera, est allé la chercher pour plonger plus encore dans les racines de sa musique, c'est parce qu'elle a cette voix particulière, différente de celles avec qui il avait déjà travaillé ; une force dépouillée, envoûtante, brandie comme une lance et qui caresse votre âme au plus profond. Mais c'est aussi parce qu'elle porte en elle le bagage de la jeune Afrique, de ces racines qui revendiquent aussi leurs ailes. Ils dégagent ainsi une douce émotion, assis l'un à côté de l'autre, le silencieux Roberto et la disserte Fatou, dans cette sereine fraternité transatlantique, cette complicité qui semble plonger dans une histoire commune retrouvée, comme si l'abandon de l'enfant Fatou par sa famille était enfin guéri, réparé par cette collaboration musicale généreuse, absolue.

Avec son dernier album "Yo" sorti en 2012, Roberto a voulu réactualiser la musique afro-cubaine tout en puisant dans l'héritage de l'Afrique. Mais s'il est tombé sous le charme de la musique gnawa - la musique du Mali ou du Cameroun - il se défend de faire de la musique world.

"Je veux amener tous les styles de musique, world, jazz, blues, électronique, dans un point où tous les publics peuvent se retrouver."

C'est cette même volonté d'universalité et de fraternité qui a amené Fatouma à réunir trente-sept artistes de son pays pour enregistrer Mali K.O., une chanson pour la paix au Mali ravagé par les exactions des islamistes.

Celle qui conte - au fil des titres de son disque "Fatou" - les aberrantes conditions de la femme africaine, se révolte contre l'obscurantisme, déjà présent dans des traditions archaïques et encore renforcé par les extrémistes :

"Il n'y a plus de vie pour les femmes, et nos frères musiciens du Nord ont vu leurs instruments brisés. Sans la musique, le Mali ne serait plus le Mali. Sans les femmes, quel pays peut grandir ?"

Roberto a ce toucher percussif qu'il tient de ses premières amours à la batterie. Mais, s'il transpose avec beaucoup de bonheur les rythmes africains, c'est toujours avec une grande douceur :

"Aucun instrument, même la batterie, ne mérite d'être maltraité !"

Fatoumata, de son côté, racontait comment son rôle de Karaba-la-sorcière l'avait aidé :

"C'était un rôle difficile et une belle rencontre. Je chantais pour me libérer, je criais à chaque fin de spectacle et j'ai appris à me soigner en criant dans la peau de Karaba. À la fin du spectacle, on m'enlevait une épine du dos. Depuis, j'ai mal à cet endroit-là."

Fatou est sur la scène, immobile face au public, habitée par toute cette Afrique dont elle se fait l'étendard. A quelques pas, Roberto l'accompagne seul au piano, avec cette délicatesse du frère. On devine leur fusion, d'immense et respectueuse affection, tandis que la belle malienne chante Clandestins, cet hymne aux jeunes Africains qui ne peuvent parcourir le monde. Quand elle vient le rejoindre, tout sourire sous les applaudissements, il se laisse enlacer, entraîner vers le centre de la scène par la main fine qui ne le lâche plus. Dans son voyage vers les racines de la musique, Roberto, comme Ulysse, a rencontré sa Circé. Mais contrairement à l'enchanteresse mythologique, il n'est besoin ni de drogue ni de contrainte. Juste du bercement des navires, coque contre coque, pour une escale fructueuse, avant de repartir chacun au gré de son vent. Gageons cependant qu'ils se recroiseront bientôt.

François Robin

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Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane

Causerie en cuisine ...

Sur la scène de Cybèle

Atelier "danse"

Ballaké Cissoko

L'après-midi à Cybèle sera africaine en résonance à la soirée au Théâtre Antique. Et on commence par le maître de Kora, Ballaké Cissoko. Il profite de la liberté associée à la petite scène de Cybèle pour nous embarquer dens des improvisations, non sans nous en avoir expliqué les schémas au préalable. Le public s'est retrouvé en lévitation à l'écoute des cette musique magique.

Osemako

BKO Quintet

La belle découverte de l'après-midi. Un Nouveau groupe malien qui incorpore de jeunes musiciens encadrés par des vétérans (Aymeric Krol et Ibrahimas Sarr).
Après la prestation d'"Osemako" un peu brouillon nous avons eu doit avec "BKO Quintet " à un show revigorant de musique malienne où la foule s'est bien piquée au jeu.

Mood

Les improvisations picturales

La cuvée du jour: trois peintres qui ont œuvré pendant la prestation du David Bressat Trio : Hélène Marano-Lefèvre, Evelyne Dubour et Patricia Brunet.

Au théâtre Antique : la soirée africaine

Roberto Fonseca et Fatoumata Diawara

Roberto Fonseca avait invité Fatoumata Diawara sur un titre de son album "Yo", cette belle rencontre artistique ne pouvait en rester là. Ils se sont donc retrouvés pendant cinq jours, juste avant le concert de Vienne, pour travailler ensemble, avant de nous présenter la première de ce spectacle commun qui doit ensuite tourner cet été dans toute l'Europe, pour commencer.

Pour ce projet, Roberto Fonseca est venu avec son équipe habituelle, mais pas Fatoumata Diawara qui avait fait appel à deux musiciens jouant le wassoulou traditionnel, le style musical qu'elle pratique, ceci pour répondre à l'exigence du projet, dont l'objet est de faire se rencontrer des musiciens cubains avec des musiciens africains qui soient le plus proche possible de la tradition. "Go back to the roots" déclarait Roberto Fonseca avant le concert.

Le résultat est étonnant et détonant. On connaît le charisme de Fatoumata Diawara, l'énergie qu'elle déploie sur la scène est phénoménale. A cette énergie répond celle du pianiste, son inventivité sa puissance de jeu, de feu pourrait-on ajouter. Leur engagement embarque les autres musiciens. Visiblement ils ont déjà trouvé entre eux, un vocabulaire musical et rythmique qui leur permet de communiquer aisément et donne à l'ensemble cette impression d'unité. Unité est également l'un des titres de Fatoumata Diawara qu'ils ont présentés ce soir, avec, entre autres Sowa, Clandestin et Yemaya de Roberto Fonseca .

Il semblerait, qu'ils aient mis en commun beaucoup plus de titres que la petite dizaine qu'ils nous ont présentés ce soir. Pour en savoir plus, il faudrait pouvoir suivre la tournée... ou bien attendre la sortie de l'album qui s'en suivra vraisemblablement.

Quoi qu'il en soit après la première de ce soir, qui est une réussite, et en sachant que le projet va continuer d'évoluer au fur et à mesure qu'il sera joué, le résultat de cette passionnante démarche de retrouvailles musicales, devrait être émouvant et enthousiasmant, comme l'a été le concert de ce soir.

Michel Mathais

Taj Mahal et Bassekou Kouyaté

Fort étonnement la production de Taj Mahal ayant interdit toute photo aux balances et pendant le concert qui était tout sauf initimiste nous sommes contraints d'appliquer la règle "maison".

Youssou N'Dour et le Super Etoile de Dakar

Toujours ministre-conseiller du Président du Sénégal après avoir été ministre de la Culture et du Tourisme entre 2012 et 2013, Youssou N'Dour semblait avoir mis entre parenthèses sa carrière d'artiste international suite à la sortie de son album "Dakar Kingston" en 2010.Très récemment il a décidé de remettre au premier plan ses talents de musicien en réunissant à nouveau son "Super Etoile de Dakar" avec lequel il a longuement et discrètement répété à l'intérieur même de sa piscine, vidée pour l'occasion, mais de taille plus que raisonnable pour y loger les dix musiciens, deux choristes et un danseur que compte sa formation. Taillé pour toutes les scènes internationales, ce groupe peut faire résonner haut les accents du "mbalax" sénégalais en étant autant capable de mettre en avant les aspects modernes et pop de cette musique à travers l'utilisation de claviers, guitares et sax que les sonorités traditionnelles de la musique africaine par les nombreuses percussions présentes : batterie, tambours, djembé, talking drums...

Avec son maître de cérémonie, ses musiciens impeccablement habillés, son danseur qui intervient régulièrement en changeant de tenue pour chacune de ses apparitions, quelques solos mettant tour à tour en avant les différents instruments, et un Youssou N'Dour en chanteur impeccable occupant magistralement toute la scène, le concert relève avant tout du show où rien n'est laissé au hasard pour mettre de l'ambiance et séduire le public.

Côté répertoire on retrouve aussi bien d'anciennes compositions comme Mandela (1986) que le hit planétaire avec Neneh Cherry 7 Seconds interprété ici avec une choriste efficace, et en rappel Souvenir du tout récent projet "Fatteliku".

Finalement l'émotion viendra de l'invitation lancée à Bassekou Kouyaté (ngomi) et à Amy Secko (voix) de le rejoindre sur scène pour une jam finale où se retrouve toutes les saveurs et tonalités d'une Afrique en fête autour d'un authentique mélange de traditions et de modernité.

Gérard Brunel

Au Club de Minuit

Ballaké Cissoko

On prend le même ...

Au JazzMix

KST feat Bachar Khalifé, Pascal Schumacher and Francis Tristano