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ce qu'il s'est passé le mercredi 9 juillet à Vienne

Le croquis et la prose de François Robin

NDLR: La pluie a eu encore raison de la volonté de François Robin ce soir. Impossible de dessiner sous l'eau.

voir le site de François Robin

Du coin de l'œil de Daniel Peyreplane

Esprit es tu las ?

Sur la scène de Cybèle

Bobby et moi

Mercredi, c'est jour des enfants, même pendant les vacances. Alors l'organisation du festival a concoté un spectacle de jonglerie musicale pour les plus petits. Frédéric Pérant s'inspire de l'actualité du jour en jonglant sur la musique de l'album The Voice de Bobby McFerrin.

Il fait des miracles avec ses petites boules blanches élastiques qui rebondissent exactement où il le souhaite. Les yeux des gamins sont béats d'admiration et leurs sourires remplacent le soleil qui fait défaut.

Atelier découverte et intermédiaire de l'Académie

Pour certains c'était leur premier concert.

Pas facile de faire jouer ensemble des musiciens amateurs de niveaux hétérogènes. Au sein de l'Académie ils ont eu quatre jours pour travailler ensemble découvrir les partitions et les arrangements et jouer .

Des standards bien sûr, histoire de ne pas trop sortir des sentiers battus, et on reprend le Killer Joe de Benny Golson.

Et ça a joué, sosu la direction de Rémi Bulot, les profs filaient un coup de main au rythme pour que tout se passe bien. À côté de quelques standards on a eu le droit à une petite bossa "maison" et une compo pour grosse formation de Nicolas Bianco, également maître de stage, Anima.

OrTie

Faire partie d'une petite formation offre, de fait, un espace de liberté plus important que lorsque les musiciens se retrouvent en quartet ou en big band.
C'est le cas dans le duo que nous offre "orTie" de par les instruments utilisés : clarinette et clarinette basse pour Elodie Pasquier, piano et divers bidules pour Grégoire Gensse.

Cet espace de liberté est utilisé au travers de plages free voir expérimentales dans un contexte musical chargé de romantisme.
Des ambiances qui pourraient tout à fait être utilisées en fond musical de court-métrages ou que l'on imagine tout à fait accompagner un théâtre de marionnettes pour ce morceau, écrit sur la base d'une comptine balinaise, intitulé Parashara.

Au gré des ambiances les sons, d'un piano qui ressemble à une boîte à outils tant il y a d'objets entreposés sous son couvercle, sont bricolés par le placement de ces objets directement sur les cordes ou via l'utilisation d'une pédale à effets que l'on a plus l'habitude de voir associée à une guitare.

Sous un ciel qui laisse passer quelques éclaircies au travers de nuages menaçants, le duo entame ce concert par une composition qui pourrait faire penser à l'orage qui nous nargue alors que le thème est plutôt calme, serein, chargé de plénitude, entre baroque et romantisme, comme un coup de tonnerre Grégoire vient frapper violemment du poing les cordes basses du piano. Le son très caractéristique de la clarinette basse fait bien sûr ressurgir les images d'autres artistes, formations, utilisant cet instrument d'autant plus que les compositions de ce duo sont chargées d'ethnicité, ce qui est assez souvent le cas dans les formations qui utilisent cet instrument. Les dialogues entre les musiciens sont riches, s'entrechoquent, voyagent sur les chemins d'une tarentelle visitant l'Asie en quête de découvertes.

Un beau voyage  qui continue à se propager sur nos scènes locales et nationales les jours et mois à venir, surveillez les programmations ...

Philippe Morel

Sangoma Everett ett Pierre "Tiboum" Guignon en duo

Comment ça, deux batteurs ? Et c'est tout ? Et "ça fait un concert" ?

Et comment !

Très convaincants, les deux chefs "es baguetterie" de ce soir : Sangoma Everett et Pierre " Tiboum" Guignon. Puisqu'ils vont, avec leurs baguettes et leurs balais, interpréter des œuvres clairement identifiables grâce à un phrasé rythmique (celui des thèmes bien sûr) d'une belle précision et d'une parfaite simultanéité ! Gene Krupa au Burundi, un mélange de rythmes africains et de jeu à la manière du batteur jouant son propre rôle dans The Benny Goodman Story, Billies Bounce (Charlie Parker) One Note samba (Carlos Jobim), Con Alma (Dizzie Gillespie, Maguira (medley de Sangoma), Saint Thomas (Sonny Rollins)....Tout y est : les introductions rhapsodiques dans le friselis des cymbales et les grondements des toms, quelques mesures "au tempo" avant d'introduire le thème, son exposition ( à l'unisson , ou l'exposant alternativement selon les parties, pendant que l'autre batteur "tient la barre") puis les chorus, les « "quatre-quatre", la réexposition finale du thème et la coda....

C'est un feu d'artifice ! Le public est nombreux et apprécie avec enthousiasme : l'absence d'instrument harmonique ou mélodique n'empêche par "Tiboum" et Sangoma de faire chanter leurs fûts et leurs peaux : il y a belle lurette que chez les jazzmen, la batterie a conquis son titre d'instrument mélodique. Et puis les 4/4 permettent aussi de différencier les styles des deux batteurs. Mieux qu'un"duel offert, c'est un duet (nous nous souvenons de celui de Gene Krupa justement et de Buddy Rich) qui permet la découverte ou redécouverte de ces différences qui font que les " voix" se conjuguent et se complètent : un Sangoma dont le grand art est l'ellipse, un Tiboum qui a opté pour la luxuriance, un Sangoma qui chante à voix haute, Tiboum tout en intériorité, Sangoma dans l'élégance du geste, Tiboum dans la sobriété, Sangoma risquant les phrases «"out" tempo, Tiboum cultivant la régularité.

Nous ne dirons pas que tout les oppose, puisque c'est le même amour du jazz, une connaissance approfondie de la tradition qui leur permet de jouer ensemble avec cette belle complémentarité. Et ça joue ! C'en est confondant. Le public est à l'unisson. Avec son thème fétiche : "Des Athégiens au Sénégal", Tiboum parvient même à faire chanter l'auditoire.

Une belle fête cet après-midi à Cybèle.

Bernard Otternaud

Mario Stantchev et Lionel Martin

Un de ces beaux concerts qui font la patte de la scène de Cybèle. Deux artistes en pleine maturité avec des passés différents et qui mettent en commun leurs arts. Tantôt leader, tantôt accompagnateur, chacun y trouve sa place au sein de belles circonvolutions. Le répertoire est constitué de compositions personnelles voire co-écrites. Ces deux-là ont beaucoup de choses à nous dire et ce n'est pas fini.
Nous devrions les revoir sous-peu.

Pascal Derathé

Transmusical de Vienne

Ahn Tuan New Quartet

Les improvisations picturales

La cuvée du jour: Sophie Dussidour et Frédéric Batard qui se sont frottés à OrTie.

Prochaines improvisations picturales le vendredi 11 juillet.

Au Théâtre Antique

The Kenny Garrett Quintet

"The Kenny Garrett Quintet" nous a offert une soirée basée sur un jazz mix ou une mixité de styles, de genres avec fortes références au parcours du leader dont bien sur Miles Davis. Des compositions basées sur un jazz puissant, fait de virtuosités, de débauche d'énergie, un univers coltranien qui nécessite plusieurs écoutes pour être adopté, entrecoupées de rythmes latins, tropicaux fleurant le mambo, les Antilles, voire une certaine musique populaire comme le dernier thème repris en cœur par le public du théâtre antique. Il fallait bien de cette ambiance tropicale façon combo des années cinquante-soixante pour réchauffer des esprits qui essayaient de faire fi d'une bruine libérée par un ciel lourdement chargé.

Ce melting pot musical articulé autour du dernier enregistrement du quintet, "Pushing the world away" est particulièrement bien représenté par une composition très originale où, quand cinq musiciens de jazz ouvrent les portes d'un temple bouddhiste. Porté par le rythme lent donné par le gong de Rudy Bird aux percussions, marmonnant dans leur barbe, le quintet pousse le jazz dans un autre monde . Ce deuxième titre, joué après une introduction fracassante de technicité durant laquelle Mc Clenty Hunter a martelé la batterie avec verve et violence, a été pour ma part la belle découverte de cette soirée.
Malgré les assauts tonitruants du batteur, le niveau sonore était globalement satisfaisant si ce n'est la quasi absence de sonorisation du pianiste Vernell Brown jusqu'à son solo donné en deuxième moitié de concert.
Dans un théâtre qui était loin d'afficher complet, les prévisions météo en ont surement découragé plus d'un, c'est pourtant dans un esprit festif que le quintet de Kenny Garrett a quitté la scène pour laisser place à quelques belles découvertes au sein de la formation portée par Bobby Mc Ferrin, mais ça c'est une autre histoire.

Philippe Morel

(Kenny Garrett: sax alto et soprano ; Corcoran Holt: contrebasse ; Vernell Brown: piano ; Rudy Bird: percussions ; McClenty Hunter: batterie)

Bobby McFerrin et son "Spirityouall"