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Les pérégrinations viennoises

vu le vendredi 29 juin 2012 à Vienne

Le Combo inaugure Cybèle le midi

Honneur aux régionaux de l'étape pour lancer les premiers concerts des midis de Cybèle. Le Combo, formation d'élèves en deuxième cycle de jazz à l'école de musique de Vienne ouvre la scène. Piloté par le prof et bassiste Nicolas Delaunay, ce groupe d'élèves nous propose différents styles, du blues, du latino et des standards.

La chaleur, l'horaire nouveau font que le public est mince. Qu'importe le plaisir est grand de jouer à Vienne

Pascal Derathé

Jokary pour le tremplin RéZZo/Focal

Jokary est un quartet constitué autour de la musique d'Arthur Pierre. Ses compositions évoque agréablement quelques notes de voyage qu'illustre un choix de de rythmiques, inspirées de l'Afrique de l'Ouest, très bien mises en place par une section basse batterie, solide et inventive. Sur ces rythmes complexes, la guitare et le ténor déroulent des ambiances chaudes et sucrées aux saveurs alizées. Entre jazz, rock et musiques africaines, Jokary balance en permanence et sait créer des ambiances décontractées et rêveuses.

Michel Mathais

Jessy Blondeel pour le tremplin RéZZo/Focal

Le répertoire du quartet s'articule autour de compositions de Jessy Blondeel et Grégory Leroy. Autour est le mot juste pour ces musiciens dont l'interprétation est surtout marquée par l'improvisation. Ce qui frappe chez eux c'est la forte cohérence du groupe. Perpétuellement en alerte, très à l'écoute les uns des autres au point d'oublier parfois le thème de départ, les musiciens semblent prendre beaucoup de plaisir à ces échanges parfaitement maîtrisé, le public également, et nous aussi. Pas de déchets dans cette musique, on sent que les musiciens ont une longue pratique commune de l'improvisation, jointe aux talents individuels indéniables de chacun, cela donne un résultat très attrayant, c'est vrai c'est vivant, l'interaction avec le public est excellente.

Du début à la fin l'attention ne faiblit pas, Vraiment un groupe qu'on a envie d'écouter plus longtemps.

Michel Mathais

Chick Corea et Bobby McFerrin

Nous nous attendions à passer une belle soirée, ravis à l'avance de pouvoir couvrir ce beau duo. Las, une fois de plus la production des stars a fait des siennes, empêchant notre équipe de pouvoir couvrir correctement le concert (quasi interdiction de prises de photo).

Interdiction de prendre des photos durant la conférence de presse (un comble). Obligation de remise de nos photos originales (bêtise annoncée mais finalement pas mise en pratique, ce qui aurait été illégal) Soit !

Mais comment se fait-il qu'une organisation aussi importante que Jazz à Vienne soit aussi inféodée aux dictats de producteurs en mal de reconnaissance et qu'elle n'arrive plus à se faire respecter comme entrepreneur de spectacle? La presse a mauvaise presse et on préfère visualiser des photos volées prises avec des téléphones portables que de laisser les "vrais-tographes" faire leur boulot.

Fidèles à notre ligne de conduite nous faisons donc l'impasse sur ce concert et laissons aux fauxtographes le soin de vous relater ce concert. En lieu et place ou vous offre un joli paysage de Pipet ... ça on a encore le droit de le prendre.

Pascal Derathé

Ponk au Kiosque de Cybèle

PONK: quatre lettres qui sonnent bien, comme une résonance un peu déstructurée,

c'est bien le nom signifiant du quartet Grenoblois programmé au Kiosque à 21h45.

PONK propose un jazz enlevé, et leur projet c'est : produire une musique "complète" constituée d'ambiances variées toujours propices à l'improvisation.

Complète dans le sens où il ne s'agit pas d'une succession de chorus une fois le thème lancé.

Après trois ans de travail ensemble ces quatre-là aboutissent effectivement à un projet personnel où ils ont laissé libre court à leur créativité.

L'illustration notable de cette créativité est la prise de parole du saxophoniste Jhako, qui n'hésite pas à clamer un poème sur la musique en dérivant façon slam.

Des mots qui swinguent façon Nougaro:

Oh Claude est ce du Slam/jazz ?

En tout cas nos oreilles ont bien voyagé, pour ce premier jour complet à Vienne et cette scène entre 20h30 et 22h30 est une vrai bonne idée pour les flâneurs qui n'ont pas de billets pour le Théâtre Antique.

Jean-Marc Aguirre

(Jhako Fine: sax ; Éric Lebomin: guitare ; Franck Di Gennaro: basse ; Guillaume Bertrand: batterie)

Le Organ Trio d'Olivier Truchot invite Rob Bonisolo au Club

Plus tôt dans l'après-midi, Stéphane Kochoyan, le nouveau directeur du festival rappelait qu'il souhaitait promouvoir le jazz "made in France", en développant le nombre de concerts à Cybèle et en invitant des groupes régionaux et nationaux. L'ouverture du Club ce soir en est la parfaite illustration puisqu'elle a été confiée à Olivier Truchot accompagné de ses fidèles lieutenants, son Orgue Hammond, Romain Sarron et Thibaut François accompagné d'un saxophoniste brillant, Rob Bonisolo que les habitués du Péristyle connaissent déjà.

Voir la chronique d'Olivier Morard dans notre édition de lundi 2 juillet.

Sankofaz en hommage à Sam Rivers avec Steve Williamson

Pour cette soirée d'ouverture du JazzMix édition 2012, les organisateurs ont fait un choix plutôt étonnant en offrant la scène au collectif Santofaz pour un hommage a Sam Rivers. Du Free Jazz donc pour cette chaude soirée plutôt décalée.

Spécialement créée pour le jazz mix après le décès cet hiver d'un des plus grands compositeurs de free Jazz, ce projet d'hommage est à mettre au crédit du prolifique DJ Londonien IG Culture. Et il n'a pas fait les choses à moitié en partageant l'affiche avec deux saxophonistes reconnus dans le free jazz anglais que sont Steve Williamson et Jason Yarde.

Santofaz enchaine les cycles rythmiques sans fin et autres phases de Bebop trash dès les premiers morceaux. Du Drum and Bass torturé en passant par les traditionnelles improvisations propre au genre... Toutes les influences qui ont ponctué la carrière du professeur se retrouvent mélangées dans cet ode libéré et libertaire.

Préférant le côté abrupte de l'œuvre de Sam Rivers aux lignes mélodiques desquelles il s'est pourtant fait l'ambassadeur, le collectif anglais se fait plaisir... Ce qui, malheureusement, ne manque pas de démotiver une partie du public plutôt jeune venu pour se dandiner dans un JazzMix qu'il prend souvent pour un club "hipe".

La virtuosité des trois danseurs du collectif lâchés au milieu des spectateurs à bien du mal à lancer le mouvement. Beaucoup préfèrent sortir prendre l'air plutôt que de succomber à la chaleur étouffante qui s'installe peu a peu sous le chapiteau.

Certes, dans un sens, l'hommage paraît réussi, tant l'innovation, l'inventivité et l'originalité prennent le dessus sur toutes autres considérations stylistiques, ce que Sam Rivers n'aurait pas renié. Oui, le public est venu nombreux pour cette première soirée, ce qui laisse présager de belles rencontres pour cette saison.

Mais le choix d'une telle programmation en ouverture de cette petite salle à la vocation plutôt festive reste un mystère. Une soirée originale et décalée, on vous dit !

Pascal Percie du Sert

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