t-nguyen-110x110 La carte blanche à Tchen Nguyen

 

A Vaulx Jazz (semaine 2)
Deux semaines contre l'abstention musicale.

Heureusement qu'il n'y a pas de semaine trois, sinon vous auriez eu droit à un encore plus long enfilage de considérations virant parfois à des élucubrations.

Je continue ma petite galerie non- exhaustive de portraits des faiseurs d'A Vaulx Jazz.

Il y a Martine, qui assure tout ce qu'il faut côté accueil des artistes, depuis 23 ans : TGV, taxi, hôtel, casse-tête des horaires avec deux, voire trois concerts par soir. Surtout gentillesse, promptitude, sourire au-delà de la fatigue et de la tension. Ses jolies lunettes brunes chatoyantes donnent des reflets moirés devenant presque rouges sous la lumière. En les regardant de près, on voit qu'elles  sont laquées, avec de la soie incrustée. Elles me donnent l'impression de pouvoir témoigner  à elles toutes seules -si  je bénéficiais du pouvoir de les interroger- des rencontres avec les artistes, des attentions à leurs souhaits, tant Martine semble concentrer dans ses yeux l'intensité du dialogue avec ses interlocuteurs, derrière ses carreaux et leur monture. Pas un bouton de guêtre ne doit manquer. Elle trouve même le temps de  récupérer ma veste oubliée la veille dans les vapeurs de l'alcool.  Chouette, je me prends pour un artiste alors que je ne suis qu'un poivrot.

Gérard est le directeur technique, le big boss. J'ai eu longtemps du mal à le situer ainsi car il ne la ramène pas.
On reconnaît en lui l'image d'un  sportif de haut niveau, une sorte d'incarnation de la force cool. Tous les talents d'un rugbyman : à l'arrière pour récupérer et relancer (même pour régler le niveau d'un tabouret), les qualités d'un trois quart centre moderne, perforation et percussion, pour passer à la vitesse nécessaire quand il le faut, et d'un troisième ligne voltigeur, prêt à toutes les tâches et à boucher les trous. Mais au final il symbolise plutôt un coach efficace ayant mené ses troupes au grand chelem. Son plaisir, au sujet d'un festival par rapport au concert unique, est de gérer les efforts sur la durée d'un tournoi, du premier  au dernier match. Son talent est suffisamment reconnu pour qu'on fasse appel à lui pour passer une partie de ses vacances à organiser le plateau du festival de Vienne.


Bernard -relations de presse, notamment photographes, et public scolaire - est une des chevilles ouvrières du festival (et c'est un sacré compliment dans cette commune populaire), dans la continuité de son travail de forgeron toute l'année. Il a l'expression torturée, mais  nourrit sa joie dans une efficacité qui ne peut passer  que par l'humain. On  a l'impression de l'accompagner dans le parcours des stations du Christ mais l'illumination se lit dans ses yeux. Son plaisir est de participer à la résurrection musicale de chaque soir. Le boulot permanent de Bernard est complémentaire de celui de la grosse pointure et référence du jazz qu'est Robert Lapassade, mobilisé  exprès pour le festival, et qui a l'élégance de ne pas se prendre pour le Messie.


Marc, directeur du Centre Culturel Charlie Chaplin est une figure parmi ces gens  du fleuve Culture. Il gère les lieux avec sa bonhomie  habituelle. Ici, l'acte revendicatif le plus révolutionnairement pointu de ceux qui font grève  est de permettre le bon déroulement du spectacle, cher aux amoureux du jazz,  pour que celui-ci puisse  venir  caresser leurs  oreilles et leur en donner plein les mirettes. Forcé, service public, c'est service à notre jazzeux public. Merci.


Aïcha , la brune d'origine algérienne, travaille au centre culturel et figure parmi celles qui assurent l'accueil intérieur du festival. Pendant deux semaines je l'ai souvent croisée  dans la pénombre car j'ai la bougeotte pendant les concerts. Pourquoi  le dernier soir m'a-il enivré de son parfum de glycine me plongeant dans le manoir de mes rêves ?


Il y a Jean- Loup, le photographe de la ville que je connais depuis longtemps, quand nous cherchions à trouver le Point exact où le Jour deviendra espérance, mais ce fut badaboum. Un crépuscule trop vite arrivé. Exceptionnellement, permettez-moi de garder avec lui le concret secret de ce clin d'oeil et ne retenez que la musique générale de la formule. Il promène  partout son air de tranquillité heureuse et discrète.


La tragique actualité de cette semaine me donne malheureusement  raison. Je repense  aux  trois lascars que je vous ai présentés la semaine dernière : Jeannot, Hubert et Jean- Louis à la buvette. France-Télécom devrait commencer par prendre une première mesure concrète pour donner un signal fort aux masses populaires tout en travaillant à un plan d'ensemble: les embaucher avec leurs tabliers de sapeurs anti- stress. La DRH devrait créer en urgence cette fonction avec les investissements nécessaires. Et avec Yves dans le rôle de cafetier fédérateur de communauté humaine. D'accord, difficile de plaisanter  avec le sujet de la dame faucheuse mais je pense avoir un  droit intime à le faire.


Bernard Genin, le maire de Vaulx-en Velin, avec sa rondeur qui semble être la marque de fabrique de la maison, est venu soutenir le mariage entre le rouge, cher à son cœur, émanant d'une  marque qui offre des écharpes de cette couleur et les pépettes des sponsors. Le gros problème c'est quand même la loi E-Vin (rouge,  blanc ou Kir) dans un festival.


Et bien sûr Yves Dugas, facteur de piano, est le trait d'union des  festivals de la région, le fournisseur d'outils laqués sans lesquels nos jardins  musicaux n'auraient pas cette beauté, sous toutes les lumières, aux différentes saisons. Le terme de facteur lui va comme un gant. Facteur de ces vibrants Bösendorfer. Facteurs de bonnes nouvelles, de grands et petits plaisirs pour les amoureux de la musique.


Le moment le plus émouvant pour moi se situe dans la nuit du jeudi  au vendredi dernier, aux alentours d'une heure quarante-cinq. Devant satisfaire à des besoins urgents, je quitte le lieu d'après concert et repasse devant la salle de spectacle. En moins d'une heure, celle-ci avait changé de configuration. Les artisans de l'espace avaient créé  un carré pour le spectacle  blues du lendemain, en enlevant le nombre nécessaire de sièges. J'ai regretté de ne pas être photographe. Au milieu du carré, Noredine s'adresse  à l'imposante équipe  d'accueil du public pour leur expliquer comment cela doit et va se passer. Celle -ci est en K way blanc, mais les personnes qui les habitent ne sont pas majoritairement blanches comme leur tenue car elles sont à l'image de la ville. L'équipe avait pris la place des spectateurs sur les gradins. Belle vision dans l'éclairage réduit au mini, faisant resplendir les miroitements également minimalistes des tenues couleur de neige luisante. La voix de l'animateur, résonne à mes oreilles (je m'assieds loin pour ne pas déranger) comme le crissement de la poudreuse sous des skis de fond. Que du silence autour de lui, ambiance  tout en concentration  malgré l'heure avancée. Il faut voir  le nombre de personnes mobilisées sur A Vaulx Jazz. Les filles et gars écoutent  ce qui dit Noredine. Impec, quelques questions. Ca roule ? Ca roulera. C'est un professionnalisme poétique qui me chavire, mais je suis chavirable.


Tels sont  quelques-uns des personnages sans lesquels un festival ne serait pas. Il faut le terreau de cette ville, des oreilles  multiples venues de toute la région, les fleurs et plantes, grandes et petites, multicolores ou simplement majestueuses, que forment les musicos. Mais il faut aussi  des tuteurs, des murs  ou des pergolas pour permettre la jonction entre   le public et les musiciens. Le  jazz, la musique vivante ne peuvent s'accommoder  de piquets standards en plastique vert sagement alignés. Chaque festival a ses bouts de bâton ou ses constructions de pierre ayant leur architecture,  leur histoire, parfois bizarroïdes mais menant toutes aux lumières  au-dessus de nous. Chaque festival a ses chatoiements, grâce à ses serviteurs-tuteurs, complices et différents. C'est un de mes plaisirs de les rencontrer. C'est une des dimensions de la musique vivante.

Je profite de ces échanges, en assumant mes propos, sans engager   la communauté Jazz Rhône-Alpes .com. Je tiens à le dire car vous allez voir dans les propos qui suivent que je ne  mythifie pas ce monde dans lequel je me sens bien. Je connais par ailleurs d'autres mondes, comme  prof de fac, ancien directeur de société- fonction que j'ai abandonnée après une quasi obligation de licencier des êtres humains - et  ancien pratiquant de divers autres métiers. Car il y a des exceptions par rapport à mon enthousiasme. Deux exemples pris au hasard, pour rester crédible dans l'éloge de l'ensemble. En dehors  du cadre d'A Vaulx Jazz (je tiens également à le préciser) un musicien m'a défendu de le chroniquer au prétexte que je n'avais pas été tendre avec un de ses copains. C'est vrai. Et je l'ai fait à ma manière, quand j'aime comme quand je n'aime pas. Un prétendant à la création prétendant interdire. Et tel autre "personnage-personnalité", que  j'appréciais de loin, s'est révélé,  vu  de près ici, comme un pape (ce n'est pourtant pas le moment) bourru, énonçant de sentencieuses bulles concernant les dites "bonnes manières". Je le préfère dans le rôle  d'artisan, merveilleusement obstiné, efficace et créatif, et de  référence musicale, pointue et fine, que dans celui de pape, finalement assez maladroit. L'art de l'onction n'est pas évident, je le concède. J'ai du coup la confirmation qu'il y a aussi un microcosme jazzistique comme dans tous les milieux que j'ai connus. La rumeur  s'est mystérieusement répandue, même pour ceux qui n'ont pas assisté à la scène. "Tu as vu ce qu'il t'a envoyé!". Ah bon. .... J'aime bien la variété des immersions dans les "mondes de" et les rencontres avec les chaleureuses "familles" qui prennent naissance dans ces terres,  mais je suis définitivement allergique aux différents "microcosmes de". Et "dieu" sait que j'en ai connu. Il faut distinguer entre tout cela (monde, famille et microcosme) sinon......attention  au risque de transmutation en "nanocosme". A mes yeux, le problème n'est  pas le pape, qui est ce qu'il est et  me laisse désormais indifférent, mais c'est  ce que font les fidèles, dont beaucoup sont des personnes que j'aime ou estime. Je respecte la foi, et parfois en suis admiratif, mais tout cela hors système ecclésiastique et d'excommunication (bof pour moi). Ouvrez les fenêtres, je préfère le macrocosme à l'échelle  des grands vents de la musique, des musiques (jazz, musique occidentale, aux racines anciennes, orientales, encore plus anciennes, africaines, latinos, pas trop de mélange world facile entre tout cela quand même). Il y a les catholiques mais aussi les musulmans, les bouddhistes, les  Indiens jaïnistes qui balaient devant eux quand ils marchent tant ils ont peur de porter atteinte à la vie, les athées....Je ne suis pas "spécialiste de" et j'aimerais bien chroniquer également le festival de  piano de la Roque d'Anthéron, celui des jeunes chefs d'orchestre de Besançon ou les Folles journées de Nantes (merci de le faire savoir à qui de droit !). J'instillerais alors un peu de jazz dans mes propos. Les bulles que j'aime doivent être  légères, même dans l'excès, parce que les  particules qui les composent n'y ont pas de hiérarchie, ni par ancienneté, ni par mérite. Elles doivent surtout voltiger dans tous les sens. En matière de bourritude, mes inclinations naturelles vont plutôt vers le vin bourru. Et Wolfgang Amadeus nous  a depuis longtemps appris à nous méfier de la statue du commandeur. Bref, quelques  très rares déceptions pour  des dizaines de découvertes ou confirmations humaines. Cela montre que ce monde est bien vivant et attachant,  comme j'ai essayé de le dire dans ma galerie de portraits


Côté spectacle,  poursuite d'une diversité stimulante.
Mardi 23 mars
Avec le quartet Dimitri Baevski , c'est la reprise en   douceur de la deuxième semaine. Un joli jardin à la française que le cinéaste Mikhalkov essaierait de poétiser en l'important dans les steppes. La réussite n'est pas évidente.
Patricia Barber  a l'art de calmer  la formidable excitation que crée son attente. Elle est dompteuse de public pour le ramener à ses pieds nus et pour jouer aux dimensions d'un club, avec les  respirations  dont elle a besoin pour s'exprimer. Puis elle impose une baisse de l'éclairage pour créer une ambiance nocturne, loin de toute mièvrerie, laissant deviner toutes les forces de la nature qui se meuvent dans la pénombre et la fraîcheur de la terre, avec l'air qui embaume et allège nos sens, les plantes qui se régénèrent, les animaux qui se faufilent nonchalamment  ou filent tels des éclairs. Puis la  lumière s'impose, après l'aube albâtre que j'aime (nuances de sons, rythmes étirés et frémissants) et avant que  le soleil, ni torride, ni voilé,  tout simplement chaleureux, s'impose par une danse  swingante aussi évocatrice que peut l'être celle de la lune. Malgré son pianisme fait de facilité et précision  poétiques, tirant   tous les registres  qu'un Bösendorfer peut apporter, elle a l'intelligence de ne pas se situer sur le terrain des trios de Brad Meldhau ou Keith Jarret, même si elle n'hésite pas à  défier celui-ci à l'arme  blanche, de surcroît sur un  thème Jarrettien, accompagné d'un batteur comme je les aime, précis, ne s'exprimant  jamais pour ne rien dire et sans ostentation. L''impression d'ensemble qui me frappe, c'est qu'elle n'est plus une chanteuse accompagné d'un trio, même quand elle chante des standards fameux (de Santana et autres). Son ambition semble maintenant plus hautement musicale. Y arrivera-t-elle ? Je ressens l'ensemble comme un quartet piano, basse, guitare, batterie auquel s'ajoute l'instrument-voix magnifié par ses vibrations autour des mots. Au total un véritable quintet, une formule difficilement égalable à ce niveau d'excellence et  de maîtrise.


Mercredi24 mars
Dans le prolongement de Patricia (qui a tordu le nez quand j'ai essayé de lui baiser les pieds lors de l'après- spectacle), la soirée Piano.
Giovanni Mirabassi est un joueur de la Squadra Azzura qui a l'art du contre-pied. Petit râteau et on repart par  un extérieur pied gauche. Je m'attendais, emprisonnés dans mes  propres clichés, (je ne connais pas les musiciens  dans le détail de leurs disques, notamment les plus récents ; j'ai une audition très aléatoire) à du "bel canto jazzéifié" et nous avons eu droit à une "chevauchée jazzistique" quasi  Johnfordienne dont Sergio Leone s'inspirera. Les Indiens n'ont pas intérêt à s'approcher. On ne peut savoir qui de Joe Vany ou de Leo Parqueri tient les rênes ou fouette les chevaux. Mirabassi apporte sa touche de mélodie enchanteresse, avec sa beauté naturelle même dans la vélocité. Avec Leon Parker, j'avoue être renforcé dans mon sentiment d'être gâté par les batteurs du festival. Parker joue dans le nec plus ultra de la catégorie. Est-il soliste ou accompagnateur ? Le bonhomme  est  simplement,  et c'est le plus difficile, un musicien. Et un musicien qui donne la chair de poule. Gianluca Renzi est le carabinier à la fine gâchette avec sa basse électro effilée toute en précision et en vitesse de rechargement. Vous est-il arrivé quand le sentiment de symbiose est atteint, la beauté venant de partout, d'avoir envie de demander : "stop  arrêt sur image SVP" ? Que notre joie demeure. Que nos frissons continuent dans la nuit.
Tigran Hamasyan and co : j'avoue être un peu énervé par la tendance aux  numéros dans le style "appel de la terre des ancêtres". Un des miens était mandarin, gouverneur de la cour impériale, avec le "pouvoir du sabre" (celui de couper des têtes au nom de l'empereur) et avait tranquillement épousé 4 sœurs tout en ayant une concubine officielle. Pour parler plus longuement  et plus subtilement des ancêtres,  des parfums de la terre et de la flamboyance de leurs mélodies, il vaut mieux, soit avoir voyagé un peu partout (plus dans les esprits  que dans les espaces), c'est plus prudent, soit avoir le génie juvénilement fulgurant  d'un Rimbaud. Je ne crois pas que Tigran soit à classer dans cette dernière catégorie et encore moins dans la première. Il est un formidable talent prometteur, avec une  grosse technique mise au service de lignes de chant et  de rythmes déjà maîtrisés. Les grands rajoutent un peu d'âme en s'astreignant besogneusement aux lois des gammes (les games c'est en complément), par exemple dans le style d'un trio où il  se montre déjà intéressant. En tout cas, il dénote une part d'inexpérience en débutant sa prestation ultra  pianissimo (bravo pour le toucher), exposant sa naïve vulnérabilité aux crépitements,  pas forcément doux, des appareils photo d'un festival. Attention grosse tête ! Heureusement ses doigts n'ont pas (encore ?) enflé.


Jeudi 25 mars
Après  la tendance "appel des ancêtres", il y a l'embûche de "fils ou fille de ... ". Ravi Coltrane résiste honorablement à la pression de l'enjeu en se laissant happer par les souffles des grandes hanches des années 90  Mais, est-ce par ce  que le groupe a manqué l'avion et a dû prendre le train pour arriver quelques minutes avant leur passage sur scène, que j'ai trouvé que la production musicale tenait plus de la démonstration que de la musique habitée. "Nous voici, et voila nos produits made in USA ". Effectivement un air  de New York nous parvient dans toute sa vigueur. Arrivée in extrémis et panne d'inspiration. Se  réservaient-ils  pour le  rappel où ils ont envoyé la gomme pour aller ensuite vers d'autres cieux. Dommage, je suis  resté un peu frustré sur le tarmac.

Avant, nous avons eu droit à l'ensemble imuZZic avec le projet  "libre ensemble". Les rencontres  en grande formation sont difficiles à réaliser, surtout quand il faut dissoner ensemble. Contrairement à d'autres moments que j'ai connus dans ce genre, je trouve qu'il manque ici le mariage des sons avec la fluidité. L'équation que j'aime dans ce type de musique,  c'est dissonance (sans raideur) + éclat des puissances sonores (dans la modulation des intensités) + fluidité (courant rendu naturel  passant entre les musiciens). Au lieu de cela, le leader  de la revue fait dans le genre un peu raide d'un meneur de jeu de basket, en annonçant, doigts levés, les combinaisons à effectuer. A un moment, j'ai cru comprendre que la consigne était  au "pressing tout terrain" et, de peur d'être complètement submergé, je me suis éclipsé.


Vendredi 26 mars
La programmation blues est bien faite. Magic Slim, Kenny Neal,  sont tous deux en grande forme, chacun à sa manière. L'ancien ouvre avec un son tout en rondeur et équilibre  énergique entre les parties vocales et instrumentales. Le séduisant jeunot, avec sa tribu familiale, monte d'un cran dans l'invention et le scintillement. Tout cela pour le plaisir DES publics. On pense  parfois qu'il n'y a qu'un public bluesy, un peu primaire, tout juste bon à contribuer au financement d'un festival par son nombre. Regardez  déjà, sur le plan concret,  ces publics différents. Il ya ceux qui sont debout pour participer à fond  et ceux qui sont assis pour bien apprécier. On peut aussi faire et ressentir les deux. Il y ceux qui sont dans le rythme et ceux qui dodelinent dans tous les sens, enfin ceux qui prudemment ne bougent pas. Et surtout, dans la gestuelle musicale, le blues -tout le jazz- c'est comme le sexe. En appuyant sur les temps dits "forts" vous risquez de  retomber lourdement sur le tapis, et, ici, avec les quintaux de Magic Slim sur le dos. En tapant (sèchement SVP) sur les temps dits faibles, vous provoquez un envolée de colombes s'évadant de la mini- guitare et de la voix rocailleuse de celui-ci. Et avec le beau et maître musicien qu'est Kenny Neal, tout se passe au rythme des battements de coeur, depuis la douce chamade jusqu'au déchaînement des pulsions et des pulsations. Je badine sur un plan descriptif mais sur le fond esthétique, il y a bien DES publics, riches de leur diversité, car le blues peut titiller une foultidude d'oreilles et inspirer une multitude de désirs. Le blues est une des grandes sources du jazz. Il représente également pour moi un des lieux  de ressourcement ainsi qu'un étalon quasi-éternel. Tous les grands musiciens ont démontré leur talent en interprétant  -le mot prend ici toute sa valeur-  la grille magique, chacun à sa manière. Fais-moi un blues et je te dirai si tu es un bon. C'est comme l'épreuve de l'omelette pour un cuisinier. Je pense aussi à Pablo Casals débutant systématiquement ses journées dans sa belle demeure de Prades par l'exécution d'une des six suites pour violoncelle seul de Bach. Et comme la semaine a  sept jours, il consacrait le dimanche à rejouer la superbe sixième avec délice.


Samedi 27 mars
Dernière séance surbookée avec les manouches, autour d'Angelo Debarre. Il n'est ni ange de musique sirupeuse, ni diable de virtuosité ostensible. Simplement un seigneur de la musique. Il a un visage aux traits taillés comme une lame de couteau. Il tire de sa guitare des traits tranchants et sidérants, surtout métalliques. Son maintien sur scène relève de l'ascétisme bien aiguisé.  Le contrat avec la ville lui a peut-être imposé le port de chaussures rouges.
Les siennes sont d'un vernis aveuglant. Le  manouche brun aux chaussures rouges. On a également mis le paquet sur le décor, roulottes et feu de camp. L'ami que j'appelle  affectueusement "Marx Xu le silencieux" de la letter  vous donnera des précisions concernant les invités autour du feu et ses impressions d'ensemble. Thomas Dutronc, pas vraiment manouche, me semble  plus à l'aise sur une planche de surf profitant de l'écume de la meilleure vague que dans une roulotte brinquebalant dans la gadoue. Il a tort de se moquer du public qui bat maladroitement des mains (le grand nombre crée forcément une certaine hétérogénéité avec une part de public non initié et c'est tant mieux). Il sollicite les tapements de mains et ensuite il glose ! En ce qui le concerne sur scène, la comparaison entre la fluidité de son poignet et celle d'Angelo Debard, sur les mêmes rythmes et accords est impitoyable, voire cruelle sous les projecteurs. C'est déjà bien pour lui d'avoir été adopté par la grande famille du voyage dans ses pauses et qu'il nous fasse plaisir avec ses gentils trucs. Mais qu'importe après tout. Le  regain de succès de cette musique vient peut-être de nos besoins actuels de nous réchauffer le cœur et les sens, à l'heure des tintements maigrelets des bling- bling, coaching  et tradering. A l'heure de l'antihumain pratiqué en haut lieu. Les manouches, ces amoureux de la liberté pour leur plaisir et notre bonheur, qui traversent les espaces, les décennies, les siècles. Qui balancent les graines pour une pollinisation sauvage, au gré des vents fraternels.

Au-delà de cette séance, j'ai aimé ce festival parce que les deux tiers m'ont plu et un tiers non. Mais jamais d'indifférence, ou très rarement, suffisamment alors  pour aller trinquer avec  Mina et Sylvie. Nous avons appris à réaccepter les orties et chardons dans nos jardins. Des jardins de vitalité et de caractère. Des jardins à vivre, dans les rires bien sonores ou sourires complices et, toujours avec les trinquements de verre et  non pour les papiers glacés.
"Tous ensemble, tous ensemble...luttons contre l'abstention musicale !". Ce sera toujours cela de pris.
Merci à Vaulx de rester dans ce bel esprit de voyageurs, d'itinérants découvreurs de trésors, en roulottes ou en électro, ne s'interdisant aucun détour, aucun mariage, aucun choc comme aucune délicate  harmonie.

 

Tchen Nguyen

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