Jazz-Rhone-Alpes.com

Edito

Après une semaine bien chargée, retour au calme, ménagez vos forces en prévision de Vienne 2008

Si vous lisez cette newsletter à sa sortie (31/03/2008), vous avez encore le temps de tout poser et de venir à Avoriaz pour déguster ce (rare) concert d'Ahmad Jamal "himself"

Cette semaine nous avons découvert les programmes de Jazz à Vienne 2008 (voir ici le programme de Vienne 2008) et des Nuits de Fourvière 2008.

Jazz à Vienne : la 28 ° édition en avance sur l'horaire

Non mais : le festival démarre cette fois le 27 juin et finit le 11 juillet. Pour le reste, dégustez le menu : il s'annonce grandiose.

Vous avez sans doute déjà tous le programme dans les mains. Egrené les soirées incontournables. Les surfaites. Les passe-partout. Celles, au contraire, où il faudra être parce qu'elles seront, feront l'évènement. Trier un festival de jazz c'est en effet tout un art. Cela demande de se ménager, de freiner au début, d'accélérer au virage de la première semaine et de se laisser porter durant les dernières soirées. Chacun ses ficelles. Retenons que la 28° édition démarrera un vendredi pour finir un vendredi. Deux semaines pleines donc. Vous trouverez l'agenda ici ( l'internet, c'est comme les manifs, faut faire défiler). A ce sujet, Jazz-Rhone-Alpes.com aura réalisé un petit exploit : le site aura été le premier à mettre en ligne le programme de Jazz à Vienne.
Jean-Paul Boutellier n'avait même pas terminé sa présentation mardi matin dans le ciné de Vienne que déjà, l'ami Pascal, dont l'ordinateur était muni d'un équipement qui tutoyait les étoiles, vous avait déjà expédié sur le net le programme in extenso.
Vous pouvez applaudir : jamais un programme de Jazz à Vienne n'aura été communiqué à la planète aussi rapidement. Cetes, les organisateurs des autres festivals, en Europe et ailleurs, ont pâli un peu plus. WHAT ? Ils ont Rollins, Hancock, Corea et Wayne Shorter sur la même affiche. ? Ils se sont annexés Diana Krall, Carla Bley, Stacey Kent, et Etta James ? Ils cumulent avec Donald Brown, McLauglin, Stanley Clark et Jean-Luc Ponty ? Ils en remettent trois couches avec Stefano Di Battista, Rosario Giulani et Flavio Boltro ? Et ils enfoncent le clou avec Maria Schneider, Claude Bolling, la Marmite Infernale et Salif Keita.
Bref, vous l'avez compris, il y a quelque temps que Jazz à Vienne n'avait pas présenté une affiche aussi dense. En y regardant de plus près, il n'y a pas une soirée qui ne mérite pas une attention particulière. Contrairement à ces éditions empruntées aux grands magasins (rayon samba, rayon cuba, rayon flamenco, j'en passe et des « plus pires ») vous êtes invités à suivre une édition de Jazz, escorté d'un zeste de blues, d'une dose d'Afrique et d'un doigt de soul. C'est vrai, tout ici est question de nuances. Et là où dominait le sentiment d'un festival marketing censé satisfaire à peu près tous les publics (du retraité au rappeur en herbe) domine la conviction qu'on se trouve avec le meilleur festival qui soit et que chaque soirée comptera.
Au passage, Jazz à Vienne a mis de côté plusieurs de ses vieilles traditions. D'abord, il ne recevra pas Keith Jarrett, talentueux pianiste, mais plus fait pour les petits festivals que pour les grands. Ensuite, le festival a avancé ses dates : l'édition se déroule du 27 juin au 11 juillet. Oubliée donc l'ultime soirée du 13 juillet qui vous amenait au petit matin du 14 fin nase pour aller suivre le défilé. Egalement oubliées ces soirées à thème qui tiraient le festival en tous sens. D'un bout à l'autre on restera entre nous à l'exception de deux soirées qui se marchent un peu l'une sur l'autre : celle du 5 juillet plutôt soul avec Etta James and the Roots Band et Davell Crawford, et celle du 6 juillet avec Buddy Guy, Eddy « The Chief » Clearwater et Eric Bibb "Spirit I a am".
Ah, tout de même, vous a -t-on parlé d'Ornette Coleman, jeudi 3 juillet ? Du petit lait. De Wayne Shorter, le 1er juillet ? Un mélange plus rare encore .

Bref, ultime conseil, optez autant que faire se peut pour les abonnements à 130 euros les sept soirées. Car en « individuel » les places sont cette année à 32 euros....

L'équipe de Jazz-Rhone-Alpes.com

La semaine à venir s'annonce assez calme, pour les lyonnais nous vous suggérons d'aller jeter un oeil et une oreille du coté de la salle Genton qui reçoit le jeune joueur de tablas Amrat Hussein qui sera accompagné de Yves Perrin à la guitare et Gregory Jouandon à la batterie. Ca c'est jeudi 3 avril. Le lendemain, toujours à la salle Genton on découvrira DJAL (Voir l'agenda pour plus de détails).

Pérégrinations jazzistiques

vu le vendredi 21 mars

A la salle Genton, avec Agapes: Polymorphie et Stéphane Payen: comme un gâchis

Vous permettez ? On commencera par les citer l'un après l'autre. Au chant, Marine Pellegrini. Aux saxs, Yoann Durant ,Florent Kohut et Romain Dugelay. A la trompette et au bugle, Louis Laurain et Félicien Bouchot. Aussi à la guitare, Nicolas Frache, à la basse Raphael Vallade, aux percus et électronique, Arnaud Lapret et, enfin, Yannick Urbani à la batterie.
Voici donc, un par un, Polymorphie. Dix musiciens/nnes qui profitent de leur rencontre pour s'aventurer dans des paysages ignorés, en renouvelant le genre, en juxtaposant des pièces orchestrales chatoyantes, qui retiennent l'attention. Avec eux, cette fois, Stéphane Payen, leader du groupe Thot, venu à la salle Genton pour une rencontre prometteuse.
Pour bien faire, les dix musiciens sont venus salle Genton en résidence durant plusieurs jours. Histoire de reculer un peu plus les limites d'un jazz en totale refabrication.
Las, au moment de restituer le travail, salle Genton, avec la grande complicité d'Agapes, il fallut se faire une raison : peu de monde s'était déplacé pour ce set inédit co-produit par Agapes et le Grolektif.
On ignore pourquoi : il n'y avait ce soir-là à Lyon aucune grande affiche jazzy. Non, entre la fin d'A Vaulx Jazz, et quelques autres échéances en vue, la concurrence était modeste ce soir-là. Vous pouvez m'expliquer ?
On aura donc goûté presqu'en solitaire, les thèmes joués par Polymorphie qui a l'art de réinventer les sons, de les reclasser à sa façon. Pouvant compter sur une belle rythmique (dont des percussions dédoublées), les cuivres et Marine, plus sérieuse que d'ordinaire, ouh-là, , savent colorer de très belle façon des morceaux froids et abscons en apparence.
Bref, il faut se dépêcher de revoir Polymorphie ans un autre contexte. (le 11 avril au Périscope , par exemple ?)
L'équipe de Jazz-Rhone-Alpes.com

le mardi 25 mars 2008

Stacey Kent à Montbrison

Après les prestations tonitruantes de Avishai Cohen et Yaron Herman la semaine passée, Jazz à Montbrison s'est octroyé mardi soir une soirée toute en douceur et en sensibilité avec la venue de la délicate Stacey Kent. Dès son entrée sur scène, la chanteuse installe son univers avec The ice hotel, titre qui ouvre également son dernier album, Breakfast on the morning train. Avec une attitude et une apparence savamment calculées (nu-pieds brillants à semelles compensées, petite robe noire fendue au-dessus des genoux et courts cheveux roux), Stacey Kent se livre très humblement au public, et surtout dans un français plus que correct, avec juste ce petit accent qui fait toute la différence, qui fait tout le charme. Tout au long du concert, les musiciens resteront très en retrait, au service de la voix : Graham Harvey (piano) et Dave Chamberlain (contrebasse) se feront très discrets, tandis que Matt Skelton (batterie) ne quittera que très rarement ses balais. Bien sûr, la douce Stacey mettra un peu plus en avant son saxophoniste de mari, Jim Tomlinson, lequel produit l'album et co-signe plusieurs titres aux côtés du romancier-parolier, Kasuo Ishiguro.
Avec son sourire un brin canaille, la chanteuse fait une petite confidence sur son homme sweet homme qu'elle ne quitte pas des yeux : "Tim est impeccable ce soir, il porte pourtant ses vêtements de voyage car British Airways a perdu sa valise !" Le répertoire puise largement dans la dernière galette de la chanteuse, mais aussi parmi les standards du Great American Songbook que Stacey Kent pratique depuis ses débuts. Entre deux morceaux, elle parlera longuement de ses rencontres, de son émerveillement devant les artistes croisés sur son chemin, ceux qui acceptent de jouer ou de chanter avec elle, et bien sûr, ceux qui écrivent pour elle. Au-delà des deux reprises de Gainsbourg présentes sur le CD, il sera aussi question, sur scène, de quelques autres artistes français comme Keren Ann, avec une langoureuse reprise du salvadorien Jardin d'hiver. Commentant la version anglaise de Aguas de março (Tom Jobim) qu'elle vient d'interpréter de façon remarquable, la chanteuse évoque sa récente rencontre avec Georges Moustaki dont elle ignorait la version française (Les eaux de mars) : "En ce moment je suis en train de l'apprendre. J'essaie... mais il y a beaucoup de mots !". Décidément, Stacey Kent est une chanteuse sensible qui vous donne la chair de poule tant sa voix est claire et touchante, son contact avec le public d'une grande simplicité. Le lendemain, tout comme à Montbrison, le concert à La Cigale à Paris sera SOLD OUT !

Niko Rodamel

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le mercredi 26 mars 2008

Julien Bertrand quintet à l'Amphi

Quoi de plus normal pour accompagner la résidence d'Eric Le Lann, que le quintet du trompettiste Julien Bertrand ?

Le groupe se compose de Julien Bertrand à la trompette et au Bugle, Benoit Baud au saxophone alto et soprano, Sandrine Marchetti au piano, Florent Nisse à la contrebasse, Charles Clayette à la batterie.

Cette formation a reçu de nombreux prix, et a été notamment finaliste du tremplin Suivez le Jazz 2007. Au vu des thèmes abordés et des arrangements, on comprend pourquoi: certains morceaux se basent sur des rythmes binaires, d'autres sur des mesures impairs, tout en gardant ce qu'il faut de swing et d'énergie style Hard-Bop façon Art Blakey et les Jazz Messengers. Donc beaucoup de modernité et d'invention dans ces compositions originales signées Julien Bertrand, dont le son et le phrasé font penser à Lee Morgan et à Freddie Hubbard. Ce dernier a justement été à l'honneur sur 2 de ces thèmes: "Lament for Booker" et "Sunflower". Les solistes Julien Bertrand et Benoit Baud furent impeccablement soutenus par la section rythmique, on sent que cette formation est bien rodée.

Ils furent rejoints ensuite par le grand trompettiste Eric Le Lann, en résidence cette semaine à l'amphi, dont on a pu admirer le lyrisme et la superbe sonorité feutré en particulier sur "Sunflower".

Le concert se termina sur un morceau binaire dynamité pour un final flamboyant, sous les applaudissements d'un public ravi. Bravo donc à cette formation pour son dynamisme et sa créativité.
Olivier Morard (Julien Bertrand: trompette bugle ; Benoît Baud: saxophones ténor et soprano ; Sandrine Marchetti: piano ;Florent Nisse: contrebasse ; Charles Clayette:, batterie)

le jeudi 27 mars

Hommage à Stéphane Grapelli à la Bourse du Travail de Lyon

Beau succès pour l'organisateur Eric Desnoues qui rempli cette salle de 1850 places avec son programme plus qu'alléchant. En fait 2 concerts pour le prix d'un.
Le prétexte du centenaire de la naissance de Stéphane Grapelli a donné l'occasion d'une découverte et d'une rencontre.

La découverte: Diknu Schneeberger, un jeune guitariste autrichien de tout juste 18 ans,

accompagné de son père Joshi Schneeberger à la contrebasse et de Martin Spitzer à la guitare rythmique.
Ce jeune musicien a découvert la guitare assez tard et surdoué il a acquis un niveau international en 4 années. C'était son premier concert en France et il a conquis le public. Certains guitaristes lyonnais rencontrés à l'entracte ont confirmé tout le bien qu'ils pensaient de lui.
Que dire... il a tout la virtuosité, l'élégance et le sourire.
Encore un "fils de Django" pourrait-on dire. Peut-être mais là "c'est du lourd" !
Au cours de cette première partie il a joué onze morceaux, essentiellement du répertoire de Django (Minor Blues, La gitane, Artillerie lourde....) et des compositions issues de son disque "Rubina".
Gageons qu'on le reverra.

Après cet apéritif musclé place à la vedette: Roby Lakatos violoniste tsigane qui est venu accompagné de jeunes musiciens des balkans.

Un personnage que ce Roby. C'est une vedette internationale qui tourne dans le monde entier et fait tourner la tête des dames. Sa moustache de mousquetaire et son sourire omniprésent y contribuent grandement. Sa musique tsigane aussi. Son set fut une alternance de musique tsigane et de manouche, quand Bireli Lagrène entrait en scène. Cette rencontre était également une première en France. Bireli fut excellent comme à son habitude, très à l'aise avec ces musiciens tsiganes. Le final fut un joyeux rappel de tous les musiciens qui entonnèrent un minor swing endiablé.
On comprend pourquoi la société de production d'Eric Desnoues, s'appelle "les Grands Concerts".
(Lászlo Bóni, son second violon et complice depuis plus de 20 ans ; Jeno Lisztes: cymbalum ; Laszlo Balogh: guitare ; Robert Fehér: contrebasse ; Frantisek Janoska)

Diego Amador à Montbrison

Lorsqu'il entre sur scène avec sa longue chevelure d'un noir profond et brillant, son teint ensoleillé et sa démarche fière et droite de Minotaure, on se dit immédiatement que Diego Amador est avant tout un Espagnol, un Ibère, un vrai. Mais dès les premières mesures, on comprend rapidement qu'il est aussi un redoutable pianiste. Le clavier en noir et blanc devient très vite une percussion que l'artiste malmène pour lui arracher des envolées de notes complexes et tarabiscotées. Olé ! Mais alors que ces complices le rejoignent enfin sur scène (Antonio Coronel aux baguettes et Manuel "Chechu" Sierra à la contrebasse), Diego Amador double son jeu de piano d'un chant profond, libérant de longues et mélodieuses plaintes de gitan à l'agonie.
Diego serait alors un incroyable pianiste gitan espagnol ? Sans doute, mais ce serait sans compter avec une présence scénique d'une puissance inouïe. Si le soutien des deux musiciens est irréprochable, l'éclairage lui aussi semble participer à cette tauromachie musicale : au centre d'une scène toute en noir et bleu sombre, une lueur rouge vif fait éclater le ventre ouvert du piano. L'intensité musicale ne cesse de grimper, encore et encore, minute après minute. Le combat est rude, Amador s'enflamme, son instrument met un genoux à terre et mort la poussière tandis que le public a le souffle coupé. Entre deux morceaux, le toréador se donne à peine le temps de reprendre son souffle et de laisser échapper un haletant "muchas gracias". Jusqu'à l'estocade finale (le rappel), où Diedo Amador, debout, se saisit de deux mailloches et vient achever l'animal en jouant à même les cordes du piano, avec une énergie frénétique que le contrebassiste et le percussionniste ont du mal à soutenir. Bien plus que celui d'un impressionnant pianiste hispano-gitan, Diego Amador laissera finalement dans les arènes de Montbrison le souvenir d'un incroyable phénomène !

Niko Rodamel

le vendredi 28 mars 2008

Eric le Lann à l'Amphi

Retour à une formation "au top" pour Eric Le Lann, qui avait invité la formation du bassiste de rock Jannick Top pour les deux dernières soirées de sa résidence à l'Amphi. Un son peu habituel dans ces lieux d'ordinaire civilisés. Ca frappe fort, y'a du décibel et Eric Le Lann doit souffler comme un fou pour tirer son épingle du jeu. Faut dire que les 3 lascars à ses cotés veulent se faire entendre. Jannick Top, le boss à la basse montre le chemin et lance de gros riffs. Pour ne pas se faire oublier Damien Schmitt nous a servi un prodigieux solo de batterie applaudi à tout rompre et enfin Jim Grandcamps malgré sa jeunesse nous montre sa maîtrise de la guitare. Du gros son à l'Amphi, qui plait à Eric Le Lann, trompettiste eclectique à l'aise dans tous les styles.

Jazz-Polar au Jazz Ric Club

Au générique, quatre musiciens de la région stéphanoise : Michel Goutagny (saxophones et clarinette), Lionel Rascle (guitare et magnétos), Christophe Garaboux (basse et sousaphone) et Yvan Oukrid (batterie). Au répertoire, une véritable encyclopédie de thèmes issus des films noirs ou même d'épouvante ! Tandis que sont déclenchées des bandes-sons laissant entendre dialogues, coups de feux et autres crissements de pneus, le quartet joue un jazz très mesuré et plein de suspens. Mais les quatre complices n'hésitent pas pour autant à partir en course-poursuite sans prévenir personne ! Jazz et polar, un savant cocktail que le public n'a pas boudé et semble même avoir consommé sans aucune modération. Un programme original permettant à Michel Goutagny d'exprimer toute la puissance de son jeu de saxophone comme sa dextérité à la clarinette, et laissant le champ libre à Yvan Oukrid (rencontré il y a quelques mois sur la scène du Festival "Jazz au Sommet"), pour enchaîner d'incroyables solos. Lionel Rascle jongle habilement avec le manche de sa guitare et les extraits sonores plus ou moins bien rangés dans son ordinateur à la petite pomme. Quant à Christophe Garaboux, il ne donne pas sa part au chat avec ses petits airs de tontons flingueurs : délaissant pour un soir sa contrebasse au profit d'une Fender 5 cordes, le garnement se glissera à plusieurs reprises au centre de la tuyauterie d'un impressionnant sousaphone (le vrai nom du soubassophone). Au final, deux sets intenses pour un voyage cinéjazzographique haletant, de "Taxi Driver" à "Ascenseur pour l'échaffaud", en passant par "Le monocle rit jaune", les grands thèmes hitchcockiens ou encore l'inquiétant "Shining".

Le Jazz Ric Club propose une soirée jazz chaque dernier vendredi du mois dans la petite salle de L'Autre Lieu, à dix minutes à peine de St Etienne.

Niko Rodamel

A la Clef de Voute: Picasso Guitar Project - Remy Varaine - Hommage à Pat Metheny.

C'est Pat Metheny qui était à l'honneur lors de cette soirée à la clef de voute sous le projet nommé "Picasso Guitar Project", un quartet composé de Rémy Varaine à la guitare, Stéphane Vincenza au piano, Marc Manniez à la contrebasse et Philippe Manniez à la batterie.
Pourquoi Picasso Guitar Project? En raison d'une des guitares de Pat Metheny nommée ainsi, qui a 3 ou 4 manches et qui comprend 42 cordes (!!). Rémy Varaine ne possède évidement pas un tel instrument, mais c'est avec plaisir que l'on a retrouvé ce projet dont le répertoire était quasi exclusivement composé de thèmes du grand Pat.

"Bright Size Life" et "Song for Bilbao" pour les plus connus, mais aussi "Unity Village", "When we were free", "As i am", "Timeline (For Elvin)" ...Thèmes pas faciles à jouer car complexes harmoniquement, mais au combien superbes!

Il y eu beaucoup d'excellents moments comme par exemple cette reprise d'"All the things you are", standard souvent joué par Pat Metheny, ou encore "Timeline (For Elvin)", "Bright Size Life" et "When we were free", superbe ballade. Remy Varaine fut très bon dans le rôle du maitre, et avec un son et un jeu typique de l'original, et fut bien soutenu par la section rythmique.

Certains interprétations furent un peu moins enlevées, cette formation devant peut-être encore se roder sur ces thèmes difficiles, mais cet fut une excellente soirée comme c'est toujours le cas dans ce lieu convivial et sympathique qu'est la Clef de Voûte.

Ce concert fut combinée avec des oeuvres faites en direct (concept de Live Painting) pendant le concert par le peintre François Robin. Ces oeuvres seront exposées mercredi 2 avril à le clef de voute en préambule à la Jam-Session de cette date .

Olivier Morard

vu le samedi 29 mars 2008

Avoriaz Jazz-Up : Philippe Petrucciani quintet

Le festival d'Avoriaz ouvrait ses portes officiellement ce soir là avec le guitariste Philippe Petrucciani qui se présente en quartet avec la formation que l'on retrouvait sur l'album "Réunion" (2007).
Officiellement, car la particularité de ce festival est de faire descendre le jazz "dans la rue" de la station de ski et pas moins de 11 groupes investissent les terrasses des cafés et les salles des restaurants et offrent du jazz pour tous les gouts durant cette semaine. (Voir plus bas)

Le concert commença avec un hommage à Michel Petrucciani (le frère de Philippe) avec Brasilian like suivi d'Alone together. Nathalie Blanc en véritable chanteuse de jazz "classique" enchaina des scats tout en douceur et en feeling. Dominique Di Piazza qui s'est acquis une sérieuse renommée parmi les bassistes de renommée internationale a été efficace et effacé. Une petite surprise avec la reprise de sous le ciel de Paris (Hubert Giraud, 1951) créée par Yves Montand ... avec une rythmique reggae. "A la sauce rastaman" (dixit P. Petrucciani). C'était élégant et agréable. Autre moment fort de ce concert: le morceau composé par Philippe en l'honneur de Michel Petrucciani: "Mike P." tel qu'il était surnommé de l'autre coté de l'Atlantique. Une balade tout en sentiment où Philippe a mis tout son coeur à la jouer.
Pour le reste cette prestation était assez académique. On sent le professeur derrière l'artiste.
Toujours est-il que cette "réunion" est désormais une re-trouvaille, et que P. Petrucciani compte bien s'appuyer sur cette formation dans les mois à venir. D'autant plus que cela lui évoque de nombreux souvenir. Son premier disque il l'a fait avec Dominique Di Piazza et il se rappelle que Manu Roche encore tout gamin venait chez lui en mobylette pour taper des boeufs.
(Nathalie Blanc: chant et clavier ; Philippe Petrucciani: guitare ; Dominique Di Piazza: basse ; Manu Roche: baterie)

La question de Jazz-Rhone-Alpes.com à Philippe Petrucciani

''Si vous vous retrouviez sur une île déserte ... quel disque emporteriez vous avec vous": La réponse fuse "un disque de Wes (Montgomery) ... Boss Guitar"

vu le dimanche 30 mars 2008

Avoriaz Jazz-Up : Mina Agossi

La chance! : Avoriaz coïncidait à quelques jours près à la sortie de son nouvel album... Le public d'Avoriaz eu le droit à une présentation "live" de son nouveau CD dénommé "Simple things". Une Mina très en forme, stimulée par l'accueil que lui a réservé la station. Elle a adoré ses déplacements en calèche (la norme à Avoriaz, puisque les voitures sont bannies).
Bref lors de ce concert de "chauffe", elle et ses deux acolytes Eric Jacot à la contrebasse et Ichiro Onoe à la batterie ont donné leur meilleur. Mina est partie dans ses improvisations, entrainant avec elle ses musiciens et la salle qui a été conquise.
Pour une grande partie du public ce fut une découverte. Le charisme de Mina a opéré et les réactions à la sortie de la salle étaient élogieuse.
Décidemment cette "new diva" (ainsi qu'Ahmad Jamal la désignait avant son concert) ne laisse personne indifférent.
Ce nouvel opus est un mélange de compositions et d'arrangements d'horizons aussi divers que Pink Floyd, Jimy Hendrix ou d'autres.

Katie Melua à la "salle 3000" (de la Cité Internationale de Lyon)

Sur la scène de l'immense Salle 3000, Katie Melua débute seule à la guitare, avant de passer rapidement derrière le long piano noir. Comme sur ses deux albums, la voix est d'une étonnante limpidité, eue égard à la jeunesse de la chanteuse. Au bout de quelques titres, les photographes sont discrètement mais fermement sommés de ranger leur matériel car le show du World Tour va vraiment commencer. En effet, un système complexe et sophistiqué de projection se met en place dans une débauche d'images et de lumière. On comprend bien que le régisseur américain ne souhaite pas que l'on pille son concept visuel, et pourtant, ça et là , les compacts et autres photophones s'en donnent à cœur joie ! Heureusement, malgré les paillettes, sur scène le groupe ne fait pas pour autant semblant, et comme l'on dit dans le milieu, "ça joue" ! Pas moins de six musiciens (piano, guitare, basse, batterie, percussions et autres claviers) soutiennent Katie Melua dans un tour de chant très éclectique, métissage difficile à définir entre jazz et folk (avec de belles ballades), pop et parfois rock ! A noter que la soirée avait débuté avec une courte première partie assurée par une jeune chanteuse enregistrant sur le même label que Katie Melua. Andrea McEwan, enchaînera quelques titres, accompagnées de deux des musiciens présents en seconde partie. Six chansons en vingt minutes pour une mise en bouche tout de même un peu expéditive !

Niko Rodamel

(Les photos publiées ici ne sont pas libres de droit et appartiennent à leurs auteurs qui seuls peuvent vous accorder un droit de reproduction. Si vous souhaitez en utiliser une ou plusieurs, prendre contact avec la rédaction de Jazz-Rhone-Alpes.com)