Edito (vendredi 6 juillet 2007):


Benson-Jarreau-Metheny-Mehldau-Dee-Dee. Pour se remettre de trois belles soirées qui marqueront quoi qu'il en soit le 27° Jazz à Vienne, voici deux autres moments vocaux particuliers de cette édition vocale.

Se partagent la soirée à parts inégales Cassandra Wilson escortée de David Murray et Kurt Elling qui s'annonce d'ores et déjà comme un moment rare.

Au Club, ne pas manquer un jeune musicien qui fait déjà fureur, le pianiste Tigran Hamasyan en trio de choix. Il faudra tout de même faire un choix : au même moment s'installera sur la scène du Jazz Mix la chanteuse Eska qui donne là son unique concert en France.

Pour le reste, si vous venez de Lyon, bons bouchons ou prévoyez large. Ou encore, laissez-vous séduire par les sirènes de la SNCF qui a eu la bonne idée de mettre la gare de Vienne à 300 mètres du Théâtre antique. On vous gâte.

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Au programme le vendredi 6 juillet:

Cour Saint-Louis

  • (12h00): Buffet littéraire
  • (17h00): Lettres sur cours: Abdourahman A. Waberi
Musée de Saint-Romain en Gal
  • (16h30): Musaïques: Samy Daussat
Scène de Cybèle (Le RéZZO)
  • (17h30): Caum
  • (19h00): Frog N Stein
Ciel de Lyon (Bar du SAS RADISSON)
  • (19h00):La Natchave
Théatre antique
  • (20h30): Kurt Elling

suivi de

  • (22h30): David Murray Black Saint quartet invite Cassandra Wilson
Jazz Mix
Club de Minuit
  • (23h30): Tigran Hamasyan trio

Les improvisations picturales (voir ici...)

Tous les concerts sont gratuits, excepté le concert du Théâtre Antique (voir tarifs)

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Ce soir au Théâtre Antique (vendredi 6 juillet 2007)

Kurt Elling en personne

Les voix masculines sont rares. Raison de plus de profiter de celle du crooner ce soir qui lancera une des grandes soirées vocales de Jazz à Vienne. Lui succédera Cassandra Wilson invitée par David Murray.

Si la 27 ° édition de Jazz à Vienne a décidé de se placer à l'ombre du "Vocal", force est de constater que la partie est quelque peu déséquilibrée. Autant en effet les voix féminines sont en nombre et bien représentées (on aura encore l'occasion de s'en rendre compte durant les prochaines soirées), autant les voix masculines sont rares. Certes, on se rattrapera avec Manu Dibango, Lemmie Constantine ou Mitch Wood). Mais c'est vrai que le crooner est ici une denrée rare. Donc précieuse.
C'est aussi une des raisons de l'intérêt de la présence à Vienne ce soir de Kurt Elling. On espère que, comme ses albums le révèlent, le chanteur originaire de Chicago saura distiller de cette voix chaude et irrésistible aux mille inflexions suaves, un répertoire d'autant plus subtil qu'il sera entouré du minimum : son alter ego Laurence Hogbood aux claviers et une stricte basse - batterie pour refermer le cercle. Après ? Il n'y a plus qu'à laisser voguer le navire vers le théâtre en espérant que tous les "éléments" seront de la partie pour que le beau Kurt arrive à ses fins.
Lui succédera Cassandra Wilson, qui escaladera pour la première fois ce soir les marches menant à la scène du Théâtre antique. La chanteuse sera bien entourée puisqu'elle est invitée pour la circonstance par l'enfant terrible d'un certain jazz, David Murray. En substance, inclassable invitant inclassable pour une rencontre inespérée car improbable.

  • A 20 H 30 Au théâtre antique

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Ca c'est passé au Théâtre Antique hier (jeudi 5 juillet 2007):

Dee Dee Bridgewater, passeuse musicale hors pair

Passer du jazz aux musiques africaines sans rien renier des héritages successifs : Dee Dee Bridgewater réussit son voyage et cette rencontre musicale et culturelle

Elle vieillit bien Dee Dee. D'ailleurs, elle ne vieillit pas : plus hiératique et sensuelle que jamais dans une ample robe de soirée zébrée pour ce voyage vers ses racines maliennes.
Elle est surtout resplendissante. Au centre de la scène, au centre des musiciens, au centre de cette rencontre culturelle, musicale, où l'on saute à pieds joints d'un jazz revisité ou mâtiné de toutes les influences maliennes qui veulent bien s'y frotter ou s'y greffer à des chants traditionnels africains de toute beauté.
Ca fonctionne : et ce dès les premières mesures esquissées par l'un des percussionnistes dont le minuscule instrument coincé à l'épaule se révèle un soutien constant et déterminant.
Dee Dee Bridgewater a conçu ce Voyage Malien avant tout comme une rencontre. Pour ce faire, elle a conçu et organisé un vrai carnet de bal entre ses musiciens, ses invités et tous ceux et celles qui à un moment ou à un autre la rejoignent sur scène.
Du coup, le concert multiplie les surprises. Dee Dee est à la fête. Sa fête. Aussi heureuse de partir sur un thème de jazz revisité que d'accueillir un chanteur malien le temps d'un duo reconductible. On va de l'un à l'autre et surtout vers l'autre. Même s'il inclut claviers, basse, batterie, le concert fait la part belle aux instruments maliens pleins de relief. Maniés par quelques-uns des meilleurs artistes maliens, ils insufflent des harmonies et des rythmes chaleureux et précieux. Pourraient d'ailleurs se suffire à eux-mêmes. Mais tel n'est pas l'esprit de ce concert rassembleur et universel qui glisse d'atmosphère en atmosphère, jusqu'à la « positivité » à laquelle nous appelle Dee Dee Bridgewater. Dommage tout de même que la belle chanteuse force parfois sa voix pourtant ample qui sait si bien envahir le théâtre antique.

En première partie, Dee Dee avait convié Cheick Tidiane Seck à réaliser une première approche de la musique malienne. C'est à lui, un musicien malien qui a quant à lui fait de multiples fois le voyage inverse, que Dee Dee doit en quelque sorte ce Voyage qui sonne un peu pour elle comme une résurrection. D'où cette première partie aux allures d'introduction, largement dansée, expressive, rythmée d'un bout à l'autre qui emmène le public là où Dee Dee l'attend.

Jean-Claude Pennec

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Ce soir au Club de minuit (vendredi 6 juillet 2007):

Découvrir l'art du Tigran Hamasyan trio

Emmenée par un très jeune musicien, si cette formation fait ses premiers pas à Vienne, elle y débarque précédée d'une flatteuse réputation

Pianiste originaire du Caucase, Tigran Hamasyan a brûlé les étapes jusqu'à remporter il y a quelques mois le prix Thelonius Monk. Il a 19 ans. C'est donc un tout jeune homme qui est reçu par le Club de Minuit ce soir. Il y sera en trio avec Ari Hoenig aux drums et François Moutin à la basse, un familier majeur de Jazz à Vienne.
On peut se faire une idée du talent du pianiste à travers le disque qu'il a enregistré l'an passé avec les mêmes. Et c'est une fois de plus tout l'intérêt du Club de Minuit de prendre, ainsi, presque au saut du lit ou d'une belle carrière, de tels musiciens qu'on n'est pas sûr de revoir par la suite dans les mêmes conditions.

  • A partir de 23 H 30 au Club (ou plus tard, le Club ne démarrant pas avant la fin du spectacle du Théâtre antique).

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Ca s'est passé au Club de Minuit (Mercredi 4 juillet 2007)

La belle osmose de Steve Potts et de Michel Edelin

Mariez la flûte et un certain sax et vous obtenez un rare instant de grâce musical.

Club-Edelin-Domancich-040704-h250A Vienne, les scènes vivent des vies distinctes et pourtant elles finissent par se rejoindre. Parfois en tout cas. Ainsi mercredi soir. A peine Pat Metheny et Brad Mehldau étaient sortis définitivement de scène que démarra quelques dénivellés plus bas un quintet peu banal.
L'alliance de la flûte et du saxophone. Celle de Michel Edelin, l'un des maîtres de l'instrument. Celui de Steve Potts dont le jeu a toujours quelque chose d'envoûtant.
Ce fut plus qu'une osmose qui se réalisa sous nos yeux à laquelle prirent largement leur part les trois autres invités, Sophia Domancich au piano, Bruno Rousselet à la basse et Simon Goubert aux drums (en fait le quartet de Michel Edelin).
La finesse des interventions comme de l'écoute mutuelle caractérise ce petit monde musical qui se bâtit et se renouvelle avec attrait. Michel Edelin donne le ton : un ton rare et précis qui frappe d'emblée et que souligne parfois le plus discrètement possible la basse qui le suit de l'œil. Même au Club, le musicien se garde bien de trop en dire. Tout comme Steve Potts qui, plutôt que lui donner la réplique, préfère prolonger son propos introductif en y ajoutant sa patte. Lui aussi bâtit tranquillement ses petites aspérités musicales au fil de rares solos qui forcent et retiennent l'attention.
Bref, un joli moment de grâce qui fut donné d'entendre dans ce Club et, qui laisse espérer une suite à cette rencontre.

Jean-Claude Pennec

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Ca c'est passé au Jazz Mix (mercredi 4 juillet 2007)

Stade VS Infinite Livez feat. David Murray : un sacré mélange des genres

Le duo suisse Stade, désormais accompagné du rappeur londonien Infinite Livez depuis sa collaboration sur l'album "Art Brut Fe De Yoot", est venu proposer son hip-hop électronique si particulier sur la scène du Jazz Mix mercredi soir. Pour leur donner la réplique, rien de moins qu'une des icônes du mouvement jazz noir américain, le saxophoniste aux 130 albums, David Murray. Une rencontre entre styles musicaux différents, un échange entre les générations, sur fond de revendications politiques.
Quand on s'intéresse au mouvement hip-hop, il est difficile d'entrevoir de vraies nouveautés au milieu de toutes ces productions, plus commerciales les unes que les autres. C'est pourtant ce que les protagonistes de Stade (Pierre Audètat et de Christophe Calpini), accompagnés d'Infinite Livez au micro et de David Murray au saxophone nous offrent : une remise en cause des standards du hip-hop.
Qualifiant eux mêmes leur style de "Maximalisme Electronique", le duo Stade revendique une réelle volonté de proposer quelque chose de nouveau dans l'univers saturé du rap. Ici, pas de répétitions, pas d'arrangements en postproduction, mais de la pure création originale, de la musique "non répétitive arrangée en direct", de l'improvisation pure et dure en somme. Le sulfureux rappeur Infinite Livez semble avoir trouvé dans cet ovni de la planète rap une musique apte à accepter ses délires vocaux, avec plus ou moins de bonheur. Heureusement que David Murray, qui manie avec brio le saxophone depuis les années 60, vient agrémenter ce concert de sa fougue et de son talent, donnant à ce mélange des genres des accents jazzy du meilleur effet.
L'ingéniosité des deux protagonistes de Stade dans l'élaboration des rythmiques, le flot corrosif et les élucubrations vocales d'Infinite Livez, la fougue talentueuse de David Murray, voilà une association à faire pâlir les puristes du Jazz, qui ne voient ici qu'un énième groupe de rap sachant manier les ordinateurs. Mais la joute musicale qui se joue entre le sax fou de Murray et les rythmes saccadés, parfois hasardeux, de Stade nous replonge dans l'essence même du jazz, où les improvisations endiablées règnent en maître.
Quoi de plus normal pour David Murray que de partager son art avec la nouvelle génération, lui qui assimile le son strident de son instrument aux discours endiablés de Malcom X ou de Martin Luther King. Ce hippie noir américain a même programmé la sortie d'un album reprenant des chansons écrites lors des révoltes noires des années 70, pour "redonner envie aux jeunes générations de réécouter ce type de free jazz libertaire, et ainsi réveiller des instincts révolutionnaires", qui lui semblent "indispensables face aux nombreuses dérives du monde moderne", rien que ça !
Espérons que les tribulations musicales sorties des enceintes du Jazz Mix auront réussi à faire passer le message. Ce concert, placé sous le signe de la rencontre entre deux générations qui ont parfois du mal a trouver les mots pour s'entendre, nous propose une solution pour réussir à communiquer : la musique, ce lien immuable qui annihile les différences d'âge, de sexe, et de religion.

  • "Art Brut Fe De Yoot", album de Infinite Livez vs Stade, sortie en Mars 2007 chez Big Dada records

Pascal Percie du Sert

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Jeudi 5 juillet 2007

Cheick Tidiane Seck / Dee Dee Bridgewater

(Patientez quelques secondes afin que toutes les vignettes se chargent, puis cliquez sur une vignette pour aggrandir l'image)

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LES TARIFS

Entrée au Théâtre antique :
  • Tarif normal : 30 euros
  • Collectivités : 27 euros
  • Etudiants :
  • Jeunes 12-16 ans accompagnés : 19 euros
  • Billet supplémentaire abonné : 19 euros
  • Moins de 12 ans : gratuit mais le billet est obligatoire et doit être retiré au guichet le soir du concert.
  • Billet espace réservé : 52 euros (HT)
Abonnements :

Abonnement individuel 7 soirées ;

  • Tarif normal : 125 euros
  • Collectivités, étudiants : 115 euros
  • Billet supplémentaire abonné : 19 euros



Improvisations picturales

Dans le cadre du Festival Jazz à Vienne, SOLO SARY et Vienne Action Culturelle organisent une quatrième édition des "Improvisations Picturales de Jazz"

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n°4 : 29/06/2007<

n°3 : 28/06/2007<

n°2 (indisponible)

n°1 (indisponible)


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